CBF débloque 100 millions de gourdes pour sauver la biodiversité de la Baie de l’Acul du Nord et protéger les mangroves

Le Caribbean Biodiversity Fund, la PADF et la FOPROBIM tentent de sauver la Baie de la commune de l’Acul du Nord de ses multiples risques, menaces et dangers à travers un projet de restauration.

Le vendredi 14 juin dernier, la Fondation Panaméricaine de développement (PADF) lance le projet de Développement des Communautés côtières résilientes par l’adaptation basée sur les écosystèmes dans le Nord. Ce projet sera exécuté au niveau de la Baie de l’Acul du Nord. Il doit durer 30 mois autrement dit 2 ans et demi et va coûter cent millions de gourdes. C’est le Caribbean biodiversity fund (le fond pour la biodiversité de la Caraïbe qui le finance. Améliorer la gouvernance locale pour accroître la résilience communautaire aux risques climatiques, réduire la pression sur les services écosystémiques grâce à l’accès à des moyens de subsistance alternatifs et renforcer la restauration et la maintenance de la santé des écosystèmes sont entre autres ses principaux objectifs.

Selon le Directeur de programmes au sein de PADF-HaÏti M. Lionel Isaac, ce projet est une nouvelle étape dans les efforts que  La Fondation et ses partenaires déploie sans cesse en faveur de la protection de l’environnement, le maintien de la biodiversité, l’adaptation au changement climatique et pour un Haïti plus résilient.

un projet axé sur la gestion des bassins versants et la restauration des écosystèmes côtiers et marins », a-t-il soutenu.

 Pendant son implémentation, la PADF doit former un groupe de parties prenantes multisectorielles sur les risques liés aux changements climatiques, les services écosystémiques et les approches d’adaptation basées sur les écosystèmes (EbA) pour une planification résiliente aux catastrophes, a amplement détaillé le Directeur de programmes au sein de la PADF-Haïti M. Lionel Isaac. De ce groupe, un comité de pilotage doit être mis en place pour identifier, prioriser et surveiller les projets communautaires en utilisant toujours les approches EbA. Des activités alternatives telles que agroforesterie durable, les pratiques de pêche durable et des subventions pour favoriser l’appropriation locale des initiatives de subsistance durable seront offertes à des acteurs locaux ayant l’habitude poser des actions un peu néfastes au niveau de la Baie dont des pêcheurs, a renchéri M. Isaac. Il a tenu à informer que des arbres et des mangroves vont être plantés, des récifs coralliens y compris la culture de souches de corail résilientes vont être restaurés. M. Isaac a pris le temps et le soin de préciser que ce projet de développement des communautés côtières résilientes par l’adaptation basée sur les écosystèmes n’est pas un projet agricole mais de préférence un projet de stabilisation.

Pourquoi c’est la Baie de l’Acul du Nord

Le fond pour la biodiversité de la Caraïbe et ses partenaires décident de mettre le focus sur la baie de l’Acul du Nord pour diverses raisons selon Lionel Isaac qui a argué que cette baie est connue comme une zone riche en biodiversité, est un habitat majeur pour les oiseaux aquatiques.

« Selon les données existantes, elle abrite plus de 220 espèces d’oiseaux », a-t-il affirmé en rapppelant qu’elle est une destination touristique de premier plan avec ses eaux d’un bleu profond et ses superbes formations coralliennes qui ajoutent à sa valeur économique.

La Baie de l’Acul est à proximité de la destination touristique de Labadee de Royal Caribbean Cruise, qui est une source importante d’emplois et de revenus pour l’économie locale et le gouvernement haïtien. Par son importance et sa richesse naturelle, elle a été nommée zone clé pour la biodiversité et a été proposée pour la création d’une zone protégée », a fait savoir M. Isaac.

Il n’est pas sans savoir que les communautés proches de la baie dépendent fortement des écosystèmes côtiers et marins qui sont menacés par des risques climatiques. En plus des aléas climatiques, les activités humaines dans les sections communales de la commune ont eu un impact important sur ses écosystèmes. Tout un ensemble de pratiques néfastes sont à déplorer dont la déforestation des zones riveraines affectant les débits des rivières et exacerbant l’érosion, l’intensification des activités agricoles sur de fortes pentes, la dégradation des bassins versants surplombant la baie, la désertification et la sédimentation des zones côtières. De plus, les pratiques de pêche non durables, la destruction des mangroves et la récolte de coraux pour la construction menacent les stocks de poissons locaux et la biodiversité. Aussi l’urbanisation et les mauvaises pratiques de gestion des déchets contribuent-elles à la pollution des zones côtières. Cette dégradation sape les services écosystémiques et menace la stabilité économique, les moyens de subsistance et la résilience des communautés, a regretté Lionel Isaac.

Les grandes cibles du projet

Le projet « Développement des Communatés Côtières Résilientes par l’Adaptation basée sur les Écosystèmes dans le Nord d’Haïti » va être exécuté sur une superficie de 400 hectares. Il compte soutenir environ 700 personnes pour pouvoir s’adapter au changement climatique ou conserver les écosystèmes. Pendant son implémentation, un total de cent (100) pêcheurs vont être formés aux pratiques de pêche durable.

Approche de la PADF et l’implication communautaire

Pour mener à bien le projet, la Fondation Panaméricaine de Déveleppement dit miser sur l’approche « ridge to reef » (de la crête au récif), en vertu de laquelle elle entend travailler tant en amont qu’en aval tout en renforçant les capacités locales. Elle compte beaucoup sur l’engagement et la participation communautaires.

« L’implication communautaire est un point central de ce projet. Notre support aux organisations locales pour diminuer la pression sur les écosystèmes naturels représente non seulement une reconnaissance de l’inestimable contribution qu’elles apportent à leur communauté, mais aussi représente un investissement dans leur potentiel à favoriser un changement durable. En outre, nous regardons l’implication de la communauté au-delà de l’aspect économique ; il s’agit de favoriser un sentiment d’appartenance, et d’encourager une participation active à la gestion de l’environnement et la protection de nos ecosystemes », a soutenu le directeur Issac qui, pour conclure, a laissé entendre qu’un changement qui doit faciliter l’adaptation aux changements climatiques et renforcer les services écosystémiques nécessite l’engagement, l’autonomisation, et la participation de chaque partie prenante au niveau de la communauté.

Des appels à l’intégration

Diverses autorités et leaders communautaires de la commune de l’Acul du Nord ont pris part au lancement du projet ont vivement remercié le CBF, la PADF et les autres partenaires. C’était l’occasion pour la Coordonnatrice de SOFAD, Soliadrité Femmes d’Héricourt Madame Milsam Yanick Jean d’appeler la PADF à faciliter l’intégration des femmes lors de l’execution dudit projet au niveau de la Baie de l’Acul du Nord.

La cérémonie de lancement du projet s’est déroulée en présence des représentants de divers secteurs dont la Mairie de l’Acul du nord, la Vice-délégation de l’Arrondissement, les Directions départementales du nord de l’Agriculture et de l’Environnement, de PROPUBLIC SAM, de l’Agence nationale des aires protégées (ANAP), de la Fondation pour la Protection de la Biodiversité Marine (FOPROBIM),  des membres de la société civile nordiculaise et des organisations communautaires de base OCBs pour ne citer que ceux-là.

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