Port-au-Prince, le 16 septembre 2024.-
La scène politique haïtienne est une fois de plus secouée par un scandale digne d’une intrigue digne des plus sombres manœuvres de la politique. Claude Joseph, chef du parti EDE, semble s’enfoncer dans les méandres du « Syndrome d’André Michel », une allusion directe aux pratiques douteuses de manipulation politique. Comme André Michel l’avait fait en imposant Mécène Joseph, un « président-poupée », Claude Joseph veut aujourd’hui imposer un autre pion dans le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) : Claude Édouard.
Ce qui rend cette tentative encore plus choquante, c’est le profil controversé de Claude Édouard. Cet homme, que Claude Joseph a choisi unilatéralement pour remplacer Smith Augustin au Conseil Présidentiel de Transition, est un fugitif activement recherché par la justice haïtienne. Comment peut-on envisager de confier un poste aussi prestigieux à un individu sous le coup d’un mandat d’amener ?
En plus de l’illégalité et de l’immoralité de cette tentative, une autre faille majeure se profile : Claude Joseph n’a aucune légitimité pour remplacer Smith Augustin. Ce dernier n’est pas un simple fonctionnaire à écarter à sa guise. Il est le produit d’une coalition historique, regroupant trois entités politiques majeures, dont RED et Compromis Historique. N’ayant pas réussi à trouver un accord avec ces deux groupes influents, Claude Joseph a choisi de faire cavalier seul, dans un acte désespéré qui révèle la faiblesse de son leadership. Comment un homme autrefois salué pour son engagement démocratique a-t-il pu tomber si bas ?
Dans une tournure qui embarrasse encore davantage Claude Joseph, la Communauté Caribéenne (CARICOM) a rapidement réagi pour dénoncer cette manœuvre politique. Dans une correspondance officielle, l’organisme régional s’est opposé fermement à cette tentative de prise de pouvoir arbitraire. La CARICOM a rappelé que le processus de remplacement d’un membre du CPT doit être encadré par des procédures claires, et non par des décisions unilatérales visant à servir des intérêts personnels.
La CARICOM a également souligné que l’accent doit être mis sur l’organisation d’élections crédibles et transparentes, et non sur des manœuvres politiques qui fragilisent encore plus les institutions du pays.
Pendant ce temps, le conseiller-président Smith Augustin, dont le mandat est remis en question par Claude Joseph, ne se laisse pas déstabiliser. Il prépare activement sa présidence du Conseil Présidentiel de Transition, prévue pour le 7 octobre prochain. Dans les coulisses, il continue de rassembler les forces progressistes et les entités politiques qui l’ont porté à ce poste, en s’assurant que la transition démocratique puisse se dérouler sans entraves.
Ce nouvel épisode montre à quel point la politique haïtienne est en proie à des luttes intestines et des jeux de pouvoir. Claude Joseph, autrefois vu comme un espoir pour un changement démocratique en Haïti, semble désormais sombrer dans des pratiques controversées qui rappellent les heures les plus sombres de la politique haïtienne. La question qui reste en suspens est de savoir jusqu’où il est prêt à aller pour maintenir son influence, au détriment des valeurs qu’il prétendait autrefois défendre.
Les regards sont désormais tournés vers la communauté internationale, les acteurs locaux, et surtout le peuple haïtien, qui attend de voir si la raison et la légitimité prévaudront sur les ambitions personnelles. Une chose est certaine : l’histoire politique d’Haïti est loin de connaître un dénouement paisible.