Cap-Haïtien, le 4 décembre 2024.-
Depuis plusieurs jours, des pluies torrentielles s’abattent sur le département du Nord, plongeant la ville du Cap-Haïtien dans une situation catastrophique. Déjà marquée par une vulnérabilité structurelle et des infrastructures précaires, la cité christophienne vit des heures sombres.
Le centre-ville, vital pour les activités commerciales et administratives, est méconnaissable sous les eaux. Les quartiers populaires tels que Bas Champin, Zo-Vincent et Haut du Cap sont parmi les plus touchés. Des maisons inondées, des rues transformées en rivières et des familles désespérées, les scènes de désolation se multiplient. « Nous n’avons nulle part où aller. Nos enfants sont malades, et nos biens sont détruits », témoigne un habitant de Zo-Vincent, les yeux rivés sur un ciel toujours menaçant.
Les appels à l’aide se multiplient, mais les secours tardent à venir. Les habitants implorent les autorités locales et nationales de prendre des mesures urgentes pour soulager leurs souffrances. « Nous avons besoin de pompes, de refuges temporaires, et surtout d’un plan d’urgence pour éviter que cela ne se reproduise », martèle une mère de famille à Bas Champin.
Outre les dégâts matériels, les voies de communication sont gravement impactées. La route nationale numéro 1, qui constitue une artère principale pour le Cap-Haïtien, est en piètre état, notamment à l’entrée Sud de la ville, au niveau de Charrier. Cette situation provoque des embouteillages monstres, entravant davantage la circulation des personnes et des marchandises.
Face à cette crise, les regards sont tournés vers les autorités locales et les organismes de secours. Mais les solutions doivent aller au-delà de l’urgence immédiate. Cette catastrophe rappelle avec insistance la nécessité de repenser l’aménagement du territoire, de renforcer les infrastructures urbaines et de développer des plans de gestion des risques liés aux intempéries.
Dans l’immédiat, les habitants du Cap-Haïtien appellent à un sursaut de solidarité. « Nous avons besoin de tout : nourriture, vêtements secs, médicaments. Que ceux qui le peuvent viennent à notre secours », implore un jeune homme pataugeant dans les eaux boueuses de Zo-Vincent.
Alors que les prévisions météorologiques annoncent encore de la pluie pour les jours à venir, l’heure est à la mobilisation générale. Les craintes d’une aggravation de la situation planent sur la deuxième ville du pays, qui, une fois de plus, révèle les limites criantes de sa résilience face aux intempéries.