Evans Paul prend ses distances avec le rapport de l’ULCC et exprime son inquiétude sur la situation en Haïti

Port-au-Prince, le 5 octobre 2024.-

L’ancien Premier ministre Evans Paul, dans une interview accordée à Radio Tropikal, s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité brûlants, notamment le récent rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) concernant la Banque Nationale de Crédit (BNC) et la crise sécuritaire qui frappe le pays.

Interrogé sur le rapport de l’ULCC, considéré par de nombreux observateurs comme un scandale de plus qui secoue les institutions financières haïtiennes, Evans Paul a choisi une posture de prudence. « Je n’ai pas de commentaire spécifique sur le dernier rapport de l’ULCC, bien que, malheureusement, cette affaire semble s’ajouter à la longue liste des scandales qui ternissent l’image de notre pays », a-t-il déclaré. Sa réponse, mesurée, reflète une volonté de ne pas s’engager directement dans la polémique, tout en reconnaissant l’impact négatif de tels événements sur la réputation déjà fragile d’Haïti.

Toutefois, l’ancien Premier ministre a tenu à exprimer sa profonde inquiétude sur une tragédie plus immédiate et humanitaire : le massacre perpétré à Pont-Sondé. « Ce qui me bouleverse profondément aujourd’hui, c’est le massacre de plus de cinquante de nos compatriotes par des bandits à Pont Sondé. Cet acte de barbarie vient s’ajouter à une crise déjà marquée par une précarité croissante et une insécurité qui ne cessent de fragiliser notre population », a déploré M. Paul.

Le climat d’insécurité en Haïti a pris une tournure encore plus tragique avec cet événement, et l’ancien Premier ministre n’a pas caché son angoisse face à la violence qui s’intensifie, affectant des communautés déjà vulnérables et précarisées par des années de crise économique et politique.

Evans Paul a également réagi aux déclarations récentes du président dominicain, Luis Abinader, concernant la déportation massive de ressortissants haïtiens. Le président de la République Dominicaine a annoncé son intention de rapatrier environ 10 000 Haïtiens chaque semaine. Pour l’ancien chef de gouvernement, cette décision pourrait bien traduire une inquiétante vision pour l’avenir d’Haïti. « Ne s’agirait-il pas là d’une manière de concrétiser sa propre prédiction sur l’effondrement imminent d’Haïti ? », s’est-il interrogé.

Dans un contexte de crises multiples, où Haïti fait face à l’insécurité, à la précarité économique et aux tensions avec ses voisins, Evans Paul a tenu à conclure sur une note de solidarité et d’espoir. « Face à ces défis, je tiens à exprimer mon soutien à tous ceux qui continuent de lutter pour un avenir meilleur. Restons unis et vigilants dans ces temps difficiles », a-t-il exhorté.

Cette prise de parole d’Evans Paul intervient alors que le pays traverse une des périodes les plus difficiles de son histoire récente, marquée par une absence de leadership stable, des actes de violence récurrents, et des relations internationales tendues.

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