Port-au-Prince, le 7 novembre 2024.-
Voilà un mois jour pour jour que Leslie Voltaire a pris les rênes du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), et le moins que l’on puisse dire est que le vent de changement tarde à souffler sur Haïti. En effet, après trente jours de présidence, Voltaire affiche un bilan qui pourrait tenir sur un timbre-poste. L’absence totale de conseil des ministres en un mois de mandat a plongé l’administration dans un silence bureaucratique inédit. Le CPT semble évoluer en circuit fermé, tandis que les dossiers brûlants de la nation s’amoncellent comme une file d’attente au service des passeports.
Au cœur de cette situation, les tensions montent entre Leslie Voltaire et le Premier ministre Garry Conille, rappelant un duel de l’ancien Far West où les coups de feu se sont transformés en échanges de lettres officielles. Tandis que Voltaire envoie des missives solennelles à son Premier ministre, ce dernier semble plus occupé à recadrer son supérieur qu’à orchestrer les politiques publiques. Le voyage récent de Voltaire en Colombie, sans suite, est interprété par certains comme une fuite discrète du tumulte national.
Les critiques pleuvent déjà, certaines venant de voix influentes qui doutent sérieusement de la capacité de Voltaire à maintenir le cap dans ces eaux houleuses. Un observateur politique, ayant préféré garder l’anonymat, a confié : « Le leadership de Voltaire fait penser à une pièce de théâtre absurde. On attend, on espère, mais il ne se passe rien. » La population, elle, reste coincée entre l’insécurité galopante et un chômage endémique qui plonge un peu plus chaque jour des familles entières dans la misère. En bref, l’Homme de la rue, déjà en manque de repères, commence à se demander si le CPT n’est pas devenu un synonyme de « Comité Permanent de Trahison ».
Et pendant ce temps, la scène politique se divise. Si certains cherchent des réponses aux problématiques de fond, d’autres se concentrent sur l’apparence de pouvoir plus que sur sa substance. Une seule question demeure en suspens : combien de temps encore le pays peut-il se permettre de fonctionner sans direction claire et sans espoir tangible de sortie de crise ?