Washington D.C., le 2 décembre 2024.-
À moins de deux mois de la fin de son mandat, le président américain Joe Biden a pris une décision qui ne manquera pas d’alimenter le débat politique : il a gracié son fils Hunter Biden. Ce dernier faisait face à des poursuites pour détention illégale d’arme à feu et fraude fiscale.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le président démocrate a défendu cette mesure exceptionnelle, qu’il a justifiée par des considérations de justice et d’impartialité. « Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que celle-ci : Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu’il s’agit de mon fils – et cela ne va pas », a déclaré Joe Biden. Il a dénoncé ce qu’il considère comme une « erreur judiciaire », insistant sur le fait que son fils avait été injustement ciblé en raison de son lien familial avec la plus haute fonction de l’État.
Cette grâce présidentielle intervient dans un contexte tendu. Hunter Biden, déjà objet d’une vive attention médiatique et politique, avait plaidé coupable de fraude fiscale et reconnu avoir acheté une arme à feu alors qu’il était toxicomane, violant ainsi la loi fédérale. La décision du président est perçue par ses opposants comme une tentative de protéger sa famille et pourrait entacher son héritage à l’approche de la passation de pouvoir.
Les républicains n’ont pas tardé à critiquer cette décision. Plusieurs figures conservatrices ont accusé Joe Biden de privilégier ses intérêts personnels au détriment de la justice. « Cette grâce est un abus flagrant de pouvoir présidentiel », a déclaré un sénateur républicain sous couvert d’anonymat.
Les grâces présidentielles, bien qu’un droit constitutionnel, sont souvent critiquées lorsqu’elles concernent des proches ou des alliés politiques. Ce geste rappelle les controverses entourant d’autres présidents, tels que Bill Clinton et son pardon à Marc Rich, ou Donald Trump, qui avait gracié plusieurs de ses conseillers et soutiens politiques.
En choisissant de gracier son fils, Joe Biden ouvre la voie à un débat sur l’équilibre entre justice, compassion et impartialité dans l’exercice du pouvoir exécutif. Ses partisans défendent toutefois la décision, estimant qu’elle montre une volonté de dénoncer un système judiciaire jugé politisé et biaisé.
Alors que Joe Biden se prépare à quitter la Maison-Blanche, cette décision risque de dominer les discussions autour de la fin de son mandat. Elle pourrait également influencer les perspectives politiques de sa famille et du Parti démocrate pour les années à venir.
Pour l’heure, Hunter Biden est libre de toute charge. Mais pour son père, le pardon qu’il lui a accordé sera sans doute un sujet d’analyse et de controverse pour les générations à venir.