Une Coalition d’ONG réclame la restitution de la dette de la France envers Haïti

Genève, le 24 avril 2024.-

Une coalition d’environ 20 organisations non gouvernementales s’est réunie à Genève pour le Forum permanent des Nations Unies pour les personnes d’ascendance africaine (PFPAD). La volonté de mettre en place une nouvelle commission indépendante chargée de superviser la restitution de la dette que la France doit à Haïti, qualifiée de rançon par les participants.

En 1825, Charles X, roi de France, émet une ordonnance exigeant d’Haïti une indemnité de 150 millions de francs or en échange de la reconnaissance de son indépendance, arrachée par les anciens esclaves d’Hispaniola. Cette dette, censée dédommager les anciens colons, devait être totalement remboursée en 1947. Cependant, Haïti a continué de payer des intérêts aux banques américaines et françaises jusqu’en 1952.

Le Vendredi 19 avril, Volker Turk, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a apporté son soutien à l’action du Forum lors de la clôture du PFPAD. Dans un discours fort, il a appelé à une action immédiate pour réparer les torts du passé, pointant du doigt une fois de plus la France.

« Je me joins à vos demandes d’action immédiate. En matière de réparations, nous devons enfin entrer dans une nouvelle ère. Les gouvernements doivent faire preuve d’un véritable leadership en s’engageant sincèrement à passer rapidement de la parole aux actes afin de réparer les torts du passé », a déclaré Volker Turk.

De nombreux Haïtiens estiment que le paiement de cette indemnité a entravé le développement du pays. Bien que les historiens ne parviennent pas à s’accorder sur sa valeur actuelle, une enquête du New York Times de 2022 estime qu’elle pourrait atteindre entre 20 et 108 milliards d’euros. Les autorités haïtiennes plaident pour que cet argent soit affecté à des travaux publics.

À ce jour, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas encore répondu aux demandes de restitution de cette dette historique.

Cette initiative soulève des questions cruciales sur la responsabilité historique et le devoir de réparation, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans le débat sur la justice économique et la mémoire collective.

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