Rebondissement dans le dossier SDPJ Nord et le Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien

Cap-Haitien, le 16 mai 2024.-

Une controverse éclate dans les coulisses judiciaires du Cap-Haïtien alors que le Service Départemental de la Police Judiciaire (SDPJ) entre en conflit ouvert avec le Doyen du Tribunal de Première Instance, Joseph Alfred Manigat. La situation a atteint un point critique lundi dernier lorsque les policiers du SDPJ ont lancé un mouvement de protestation, accusant le Doyen d’avoir facilité la libération d’un suspect dans le meurtre du policier Rémy Synce, survenu à Petite-Anse le 19 février dernier.

Le Doyen Joseph Alfred Manigat a réagi en brisant le silence, défendant ses actions et appelant à une réflexion sur la véritable quête de justice. « Si ces policiers cherchent la justice pour leur collègue, ils ne devraient pas compromettre le processus judiciaire », déclare-t-il. Il éclaire le dossier en expliquant que le mouvement de protestation découle de sa décision de libérer un véhicule saisi par la police, précisant que la libération de la propriétaire du véhicule n’a jamais été suivie d’une procédure judiciaire régulière. « Si la dame a été libérée, pourquoi garder son véhicule en détention ? », questionne-t-il.

Le Doyen affirme avoir répondu à une requête de l’avocat de la dame en question en émettant une ordonnance pour la restitution du véhicule, ce qui aurait déclenché la colère des policiers du SDPJ. Il critique vivement leur comportement qualifié d’ « OP » (organisation populaire) et remet en question leur intégrité en tant qu’agents de l’ordre. « Leur vandalisme en taguant mon nom sur les murs du tribunal est absurde et ne fera que retarder la justice », affirme-t-il avec fermeté.

De son côté, le Commissaire du Gouvernement du Cap-Haïtien, Me Charles Édouard Durand, a pris des mesures en demandant au Directeur Départemental Nord de la PNH, Commissaire Fred Joseph, d’identifier les policiers du SDPJ impliqués dans la fermeture du tribunal et de les transférer à des fonctions administratives en attendant des mesures disciplinaires appropriées.

Ce conflit entre les forces de l’ordre et le système judiciaire du Cap-Haïtien n’est pas un cas isolé, soulignant des tensions sous-jacentes qui pourraient potentiellement s’aggraver si des mesures concrètes ne sont pas prises pour réconcilier ces entités.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *