Naïrobi, le 1er mars 2024.-
Aujourd’hui, le Kenya et Haïti ont officiellement scellé un accord historique pour le déploiement de mille policiers au sein de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS). La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du Président Williams Ruto et du Premier Ministre Ariel Henry, marquant une étape importante dans cette collaboration internationale.
Cet accord survient après la notification formelle de cinq pays à l’ONU, confirmant leur participation à la MMAS. Les Bahamas, le Bangladesh, le Bénin, la Barbade et le Tchad ont été annoncés par Steph Dujarric, porte-parole du Secrétaire Général Antonio Guterres, jeudi dernier. Le Bénin s’est engagé à contribuer avec 1500 policiers, tandis que les chiffres exacts pour les autres pays restent à déterminer.
Le Mémorandum d’Entente entre les gouvernements d’Haïti et du Kenya, signé aujourd’hui, était attendu depuis la décision de la Cour Constitutionnelle kényane le 26 janvier dernier. Cette décision a souligné la nécessité d’une entente bilatérale pour le déploiement de policiers en Haïti, conformément à la loi kényane.
Ce document exhaustif couvre divers domaines de coopération, notamment la lutte contre les crimes organisés, les enquêtes criminelles, la lutte contre le terrorisme, la gestion de la sûreté frontalière, la protection des infrastructures stratégiques, la gestion des désastres, et la lutte contre le kidnapping. Toutefois, l’opposition politique exprime son désaccord, préférant un investissement dans la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour renforcer la sécurité nationale.
L’approbation de l’aide en matière de sécurité pour Haïti remonte à la résolution 2699 adoptée le 2 octobre 2023 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Kenya assumera le leadership de la MMAS, et la signature du Mémorandum d’Entente aujourd’hui déclenche officiellement le déploiement de cette assistance à 5h15 am, heure d’Haïti.
La décision de recourir à une force internationale suscite des débats, avec certains observateurs plaidant en faveur d’un investissement dans la PNH. Cependant, le Premier Ministre Ariel Henry reste ferme dans sa conviction que seule une force multinationale peut répondre efficacement aux défis sécuritaires d’Haïti, malgré les voix dissidentes au sein du pays.