Port-au-Prince, 15 septembre 2025 —
L’ambassadeur des États-Unis en Haïti, le chargé d’affaires Wooster, a pris la parole pour réaffirmer l’engagement de Washington en faveur de la stabilisation d’Haïti. Alors que la crise sécuritaire s’enlise et que les violences des gangs continuent de paralyser le pays, le diplomate a détaillé une série de mesures qui se veulent à la fois fermes et dissuasives.
Les États-Unis annoncent d’abord leur appui à la création d’une force internationale de répression des gangs, placée sous l’égide des Nations unies. Cette nouvelle unité devrait compter plus de 5 000 membres, soit cinq fois plus que les effectifs déjà présents sur le terrain. L’objectif affiché : reprendre le contrôle des territoires abandonnés à la violence armée et redonner confiance à une population livrée à elle-même.
Par ailleurs, Washington a franchi un pas symbolique mais lourd de conséquences en désignant officiellement les gangs haïtiens comme organisations terroristes étrangères. Cette classification permet aux autorités américaines d’activer des mécanismes plus stricts pour poursuivre les trafiquants, les bailleurs occultes et les acteurs politiques soupçonnés de collusion avec ces groupes criminels.
Dans le même souffle, l’administration américaine a confirmé le retrait des visas à toute personne accusée de soutenir, de financer ou de protéger les gangs terroristes. « Chacun devra rendre compte de ses actes », a martelé l’ambassadeur Wooster, mettant en garde les élites économiques et politiques qui alimentent cette machine de terreur.
Si ces annonces témoignent d’une volonté claire de durcir le ton, elles soulèvent néanmoins des interrogations. Quelle sera la réelle autonomie de cette force internationale dans un pays où les précédentes missions onusiennes ont laissé des souvenirs mitigés ? Comment garantir que les sanctions américaines ciblent les véritables responsables sans aggraver la méfiance envers les institutions étrangères ?
Une chose demeure certaine : pour Washington, la sécurité et la stabilité d’Haïti sont désormais une priorité stratégique. Reste à savoir si ces mesures inédites seront suivies d’effets concrets sur le terrain, dans un pays où les promesses de la communauté internationale se heurtent trop souvent à la dure réalité haïtienne.
