Pétion-Ville, 17 septembre 2025 —
La Fondation Lorquet pour une Nouvelle Haïti (FOLONHA), en partenariat avec la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ), ONU Femmes et le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), a lancé un programme inédit de formation consacré à la masculinité positive. L’activité s’est tenue dans les locaux du Kinam Hôtel, Place Saint-Pierre, à l’occasion du 17ᵉ anniversaire de la SOFEHJ.
Cet atelier, destiné aux journalistes, vise à promouvoir une représentation médiatique responsable des rôles masculins. Les échanges ont porté sur le concept de masculinité positive, fondé sur l’empathie, la responsabilité, la solidarité, l’écoute et le respect dans les relations hommes/femmes. Des travaux pratiques ont permis aux participants d’identifier les stéréotypes de genre véhiculés dans les médias et d’esquisser des stratégies pour les déconstruire. L’objectif est de renforcer la capacité des professionnelles et professionnels de la presse à influencer positivement les mentalités par leurs récits et à encourager des modèles de masculinité bienveillante.
Prenant la parole, Mme Martine Isaac, coordonnatrice de la SOFEHJ, a expliqué que cette initiative est née d’une démarche autocritique menée par son organisation : « Il est apparu que, malgré nos avancées dans la défense de la liberté de la presse et des droits des femmes, nous avions peu contribué à promouvoir auprès de nos sympathisants masculins le concept de masculinité positive. Pourtant, celui-ci peut aider à déconstruire des stéréotypes de genre et des normes sociales rigides qui enferment les hommes dans des rôles parfois néfastes. Il ne s’agit nullement d’un effet de mode », a-t-elle insisté.
De son côté, le journaliste-écrivain Joël Lorquet, membre fondateur et conseiller de la FOLONHA, a souligné l’influence déterminante des médias dans la construction de l’image de la masculinité. À travers un témoignage personnel, il a reconnu avoir lui-même relayé inconsciemment certains stéréotypes, avant d’appeler ses confrères à « adopter une approche proactive » pour valoriser des modèles respectueux et équitables. Il a également encouragé la mise en place d’environnements rédactionnels inclusifs, estimant que les journalistes ont une « responsabilité directe dans la redéfinition des stéréotypes et dans le changement sociétal ».
L’atelier s’est conclu par un appel à l’action collectif. Les organisatrices et partenaires exhortent les médias haïtiens à adopter des contenus valorisant la non-violence, la responsabilité et l’équité, tout en évitant les discours renforçant la domination ou la violence. D’autres sessions de formation sont prévues dans plusieurs régions du pays pour élargir l’impact de cette initiative.
Depuis sa création, la FOLONHA s’est illustrée par diverses actions sociales : construction d’écoles, dons de fournitures médicales, parrainage d’enfants, soutien aux petites entreprises, distribution de repas aux plus vulnérables, ainsi que le financement d’infrastructures religieuses au bénéfice des communautés locales.
La SOFEHJ, fondée le 23 août 2008, poursuit pour sa part une mission de plaidoyer et de protection des femmes journalistes. Active dans les domaines de la formation, de la sensibilisation et de la défense des droits, elle s’attaque notamment aux enjeux liés à la désinformation, au harcèlement et à la violence de genre, tout en promouvant une représentation médiatique équitable et sensible au genre.
