Naïrobi, le 1er mars 2024.-
La scène politique haïtienne, déjà ébranlée par des manifestations massives contre le gouvernement de facto, s’anime encore davantage alors que le Premier ministre haïtien, Dr Ariel Henry, entame une visite controversée au Kenya. Sur invitation du président de la République du Kenya, William Ruto, cette visite soulève des questions sur son opportunité et sa pertinence au milieu de la crise politique qui secoue Haïti.
Le décor de cette visite était celui d’une réception officielle à l’aéroport international Jomo-Kenyatta, où le Premier ministre Henry a été accueilli avec des honneurs militaires, un geste qui, pour beaucoup, semble déplacé alors que son pays est plongé dans une profonde crise socio-politique. Sa rencontre en tête-à-tête avec le président Ruto ne fait que renforcer les critiques, certains s’interrogeant sur les priorités du Premier ministre et s’il devrait être aux côtés de son peuple en ces temps difficiles.
La justification officielle de cette visite tourne autour de la finalisation des modalités du déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS), une mission qui, selon les autorités haïtiennes, est censée pour renforcer la stabilité dans le pays. Cependant, de nombreux observateurs restent sceptiques quant à l’efficacité réelle de cette mission, la considérant comme une tentative désespérée pour légitimer un gouvernement contesté.
Pendant son séjour au Kenya, le Premier ministre de facto Ariel Henry prévoit également de participer à la 6e session de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement (UNEA). Cela soulève des questions sur les priorités du gouvernement haïtien, alors que le pays est confronté à des défis urgents en matière de sécurité, de droits de l’homme et de gouvernance. Certains voient dans cette participation une tentative de détourner l’attention de la crise interne et de se donner une image internationale plus positive.
Le Premier ministre de facto Ariel Henry devrait intervenir lors d’un panel de haut niveau sur l’environnement, un sujet important mais qui, dans le contexte haïtien actuel, semble reléguer au second plan les préoccupations immédiates de la population. Cette décision de participer à une conférence environnementale internationale suscite des critiques acerbes quant à la priorisation des intérêts nationaux.
En conclusion, la visite du Premier ministre Ariel Henry au Kenya soulève des interrogations sérieuses quant à ses motivations et à ses priorités en tant que chef de gouvernement. Alors que les tensions politiques et sociales en Haïti atteignent un niveau critique, cette visite à l’étranger est perçue par beaucoup comme un signe de déconnexion et d’indifférence envers les problèmes urgents auxquels le pays est confronté.
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