Scandale à la BNC : L’ULCC frappe fort, la République d’Haïti secouée

Port-au-Prince, le 2 octobre 2024.-

Comme un séisme politique, le rapport tant attendu de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a éclaté en Haïti, provoquant une onde de choc à travers la République. Au cœur de ce rapport explosif se trouve le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC), une affaire aux ramifications profondes, où aucun des acteurs clés n’a échappé à la tempête.

L’ULCC n’a pas mâché ses mots : elle demande expressément la mise en mouvement de l’action publique contre trois Conseillers-Présidents ainsi que contre l’ex-président de la BNC, Raoul Pierre-Louis. Selon le rapport, les trois conseillers sont accusés d’abus de fonction, de pots-de-vin et de corruption passive. Quant à Raoul Pierre-Louis, les accusations sont encore plus graves : abus de fonction, pots-de-vin, entrave à la justice et corruption active. Face à ces accusations, l’ULCC va plus loin en réclamant l’extradition de Raoul Pierre-Louis par les autorités américaines afin qu’il puisse répondre de ses actes devant la justice haïtienne.

Cette affaire a suscité des réactions en chaîne. Les partisans des trois Conseillers-Présidents accusés ne sont pas restés silencieux. Ils crient au scandale et dénoncent des manœuvres politiques. Pour eux, le rapport de l’ULCC, document de douze pages, n’est qu’une tentative de manipulation politique, sans base technique solide. Les critiques fustigent une instrumentalisation de la lutte anti-corruption pour éliminer des adversaires politiques.

Par ailleurs, des observateurs soulignent la visite récente de l’ambassadeur américain au siège de l’ULCC, qu’ils considèrent comme un signe d’ingérence étrangère. Pour ces analystes, cette rencontre pourrait avoir influencé les conclusions du rapport, ce qui jette une ombre sur la crédibilité des résultats.

Ainsi, ce rapport qui devait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en Haïti devient le centre d’une nouvelle controverse. Entre scandale politique, suspicions d’ingérence étrangère et accusations de corruption, la république vacille. Reste à savoir si la justice haïtienne saura se montrer à la hauteur de ce dossier brûlant.

La prochaine étape : l’ouverture officielle d’une procédure judiciaire et les possibles retombées diplomatiques autour de l’extradition de Raoul Pierre-Louis. Une chose est certaine, l’onde de choc de ce rapport ne s’éteindra pas de sitôt.

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