Port-au-Prince, le 14 octobre 2024.-
Ce lundi 14 octobre 2024, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) s’est réuni au Palais National pour la cérémonie de la montée du drapeau. Cette démonstration symbolique d’autorité a réuni presque tous les membres du Conseil, à l’exception notable d’Edgard Leblanc et de Laurent Saint-Cyr. Pourtant, derrière cette scène solennelle se cache une réalité bien plus trouble et complexe.
Le Palais National : un symbole de contrôle convoité
Alors que les séances de travail sont prévues dans les jours à venir, les membres du CPT espèrent intensifier leurs efforts pour finalement prendre le contrôle effectif du Palais National. La transition politique qu’ils dirigent semble marquée par des tensions internes et un manque de consensus. Pourtant, leur ambition de « continuité de travail » laisse perplexe dans un contexte où le pays est confronté à une insécurité rampante.
Insécurité persistante : la fausse promesse des soldats kényans
Au-delà de l’agitation politique, l’insécurité règne. Le peuple haïtien, assiégé par les gangs et témoin de massacres, se questionne sur l’efficacité des forces déployées pour rétablir l’ordre. Les soldats kényans, initialement salués comme une lueur d’espoir, peinent à faire une réelle différence sur le terrain. Non seulement l’insécurité persiste, mais elle s’aggrave, jetant un voile d’échec sur cette intervention étrangère. Les quartiers les plus vulnérables de Port-au-Prince continuent de vivre dans la terreur, alors que les massacres et actes de violence se multiplient.
Le voyage de Garry Conille au Kenya : une absence questionnée
En plein chaos sécuritaire, le Premier ministre Garry Conille, à la tête du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), se trouve en déplacement au Kenya pour « recruter » davantage de soldats kényans. Une mission diplomatique qui, selon certains observateurs, semble futile, voire incompréhensible.
En effet, moins de deux semaines auparavant, William Ruto était en visite en Haïti aux côtés du premier, Garry Conille. Alors pourquoi aller au Kenya aussi rapidement, alors que les soldats déjà déployés n’ont donné aucun résultat tangible ? Cette absence prolongée soulève des interrogations : est-ce vraiment le moment de multiplier les voyages officiels alors que le pays brûle sous l’assaut des gangs ?
Une absence de stratégie palpable
Face à ces événements, la question d’une véritable stratégie de rétablissement de l’ordre se pose. Le CPT, qui multiplie les réunions symboliques, semble déconnecté des réalités de la rue. Pendant que les drapeaux se hissent et que les voyages diplomatiques se succèdent, le peuple haïtien, lui, attend des résultats concrets. L’inefficacité des forces kényanes, la multiplication des massacres, et l’absence prolongée des dirigeants en quête d’alliances extérieures dépeignent une situation où le symbolisme politique prime sur les actions tangibles.
Quid du futur du Palais National et de la sécurité nationale ? Voilà la véritable question qui demeure, alors que les Haïtiens continuent de vivre dans l’angoisse et l’incertitude. Le temps des cérémonies grandioses est révolu ; c’est celui des résultats qui doit maintenant s’imposer.