Haïti : et si le dernier rempart était l’individu ? — Donald Métellus appelle à la reconstruction de soi dans son nouvel ouvrage

Cap-Haïtien, 24 juillet 2025 —

Dans un contexte national marqué par l’effondrement des institutions et une crise généralisée de confiance, Donald Métellus, figure connue pour sa plume engagée et sa voix pastorale, publie un ouvrage au titre évocateur : Dernier Rempart : Quand les Piliers de la Société Haïtienne s’Effondrent. Présenté officiellement devant la presse ce mercredi, ce livre de 11 chapitres propose une lecture profonde de la situation haïtienne, tout en dégageant une piste inattendue : la reconstruction nationale passerait d’abord par la reconstruction de l’individu.

Divisé en trois grandes parties, Dernier Rempart s’ouvre sur une radiographie douloureuse mais lucide de la société haïtienne. L’auteur identifie cinq piliers essentiels qui, selon lui, se sont écroulés au fil du temps : l’État, l’Éducation, l’Église, la Presse et la Famille. Ce sont là, écrit-il, « les fondements sans lesquels aucune société ne peut prospérer ni se maintenir debout. »

Dans un style direct et percutant, Métellus dénonce : « La presse muselée, l’éducation abandonnée, l’église fragilisée, la famille brisée, l’État effacé… »

La deuxième partie de l’ouvrage pousse plus loin la réflexion en analysant les conséquences de ces effondrements successifs : la perte de repères collectifs, la montée des violences, le repli identitaire, la normalisation du chaos. L’auteur y dépeint un pays désorienté, incapable d’offrir à ses citoyens un cadre de vie digne, un horizon d’espérance, ou même une vision commune.

Mais c’est dans la dernière partie que le ton du livre bascule. Sans nier la gravité de la situation, Donald Métellus refuse de céder au désespoir. Il propose plutôt de « repenser Haïti » à travers un changement de paradigme. Et ce changement commence par le réveil de l’individu.

L’une des forces du livre réside dans sa conclusion, qui agit comme un électrochoc moral et spirituel. Métellus y écrit : « Si l’État chancelle, si l’éducation se fragilise, si la presse s’essouffle, si la famille se déstructure et si même l’Église perd son cap, alors il ne reste qu’un dernier bastion à reconstruire pour espérer redresser la société : l’individu lui-même. »

Ce « dernier rempart », ce n’est plus une institution, une autorité ou une structure, mais bien l’être humain, éveillé à sa dignité, responsable de ses choix, engagé dans sa propre transformation. Donald Métellus remet ainsi au cœur du débat haïtien une notion souvent marginalisée : le développement personnel.

Dans une société où la majorité des citoyens se sentent impuissants face à la dérive des élites politiques et aux dysfonctionnements institutionnels, Dernier Rempart vient rappeler que chaque individu conserve un pouvoir fondamental : celui de changer, d’apprendre, de se relever. « Le dernier rempart, écrit l’auteur, c’est l’être humain conscient de sa dignité, éveillé à sa responsabilité, et engagé dans sa propre croissance. »

Tout au long de l’ouvrage, Donald Métellus interpelle les différentes catégories sociales : enseignants, journalistes, leaders religieux, fonctionnaires, parents… Il invite chacun à faire son propre examen de conscience. Pas pour nourrir la culpabilité, mais pour raviver le sens de la responsabilité collective.

Son message est clair : on ne peut pas reconstruire Haïti en répliquant les mêmes logiques de défaussement, de corruption, d’indifférence. Il faut une nouvelle culture — une culture de responsabilité, d’intégrité, de solidarité.

L’auteur insiste : « Il ne s’agit pas simplement de réparer des institutions, mais de réhabiliter des consciences. Il ne suffit pas de voter de nouvelles lois ou d’élire de nouveaux dirigeants. Il faut forger une nouvelle citoyenneté. »

Conscient que les idées ne changent pas une société sans engagement, Donald Métellus se prépare à porter ce message sur le terrain. Il annonce une série de ventes-signatures à travers le pays afin de rencontrer le public, susciter le débat et semer des graines de réflexion.

Le calendrier de cette tournée comprend plusieurs grandes villes :

  • Pétion-Ville, le 10 août
  • Cap-Haïtien, le 12 août
  • Ouanaminthe, le 13 août
  • Hinche, le 15 août
  • Saint-Marc, le 17 août

Cette démarche traduit la volonté de l’auteur de sortir le débat des cercles intellectuels pour l’amener au plus près de la population. « Il faut faire entendre une autre voix, celle de l’éveil, de la reconstruction morale, du retour aux fondamentaux », dit-il.

Avec Dernier Rempart, Donald Métellus ne propose pas une solution miracle à la crise haïtienne. Il propose mieux : un point de départ. Un cadre de réflexion. Une boussole morale. En plaçant l’individu au cœur de la reconstruction nationale, il ouvre une piste nouvelle dans le débat public — celle de la transformation intérieure comme socle d’un avenir collectif plus solide.

Ce livre, à la fois essai critique, manifeste civique et méditation existentielle, s’impose déjà comme une référence incontournable dans un moment où Haïti cherche désespérément des repères.

En ces temps d’incertitude, Dernier Rempart rappelle avec force une vérité souvent oubliée : la première révolution est intérieure.

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