Cabaret, Lundi 15 septembre 2025 –
Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2025, le petit village côtier de Labodrie, dans la commune de Cabaret, a été frappé par une attaque d’une rare brutalité. Plus de quarante civils ont été assassinés par des gangs lourdement armés, qui ont aussi incendié des maisons, plongeant une communauté jusque-là paisible dans la terreur et le deuil.
Le carnage de Labodrie s’ajoute à la longue liste de drames sanglants qui secouent Haïti depuis plusieurs années. Des familles entières ont été décimées, tandis que les survivants, sous le choc, errent au milieu des décombres de ce qui fut leur foyer.
Face à l’horreur, les réactions internationales n’ont pas tardé. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé une « violence insoutenable » et exprimé sa « profonde indignation » dans un communiqué officiel. Il a exhorté les autorités haïtiennes à agir « sans délai » afin que justice soit rendue, affirmant que de tels actes ne sauraient rester impunis.
De leur côté, les États-Unis ont exprimé leur « profonde tristesse » et présenté leurs condoléances aux familles des victimes. Washington a qualifié les assaillants de « gangs terroristes », dénonçant une attaque « insensée » et appelant à l’union de la population haïtienne et de la communauté internationale pour mettre fin à cette spirale de mort et de destruction.
Le gouvernement haïtien, vivement critiqué pour son incapacité à protéger les populations, a réagi en promettant que « la République ne cédera jamais face à la barbarie ». Dans un communiqué, il a assuré que l’État était « pleinement mobilisé » et que la lutte contre l’insécurité se poursuivrait « sans relâche ».
Une réunion d’urgence a été convoquée avec le Haut Commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Des mesures ont été annoncées, parmi lesquelles : le déploiement d’unités spécialisées pour sécuriser la zone ; le renforcement du quadrillage sécuritaire autour de Cabaret, de l’Arcahaïe et des zones voisines ; le lancement d’opérations de traque pour neutraliser les bandes armées responsables ; un appui médical, psychologique et humanitaire aux familles victimes.
Pourtant, au-delà des communiqués et des promesses, une question demeure : combien de massacres faudra-t-il encore avant que les habitants d’Haïti puissent espérer vivre en sécurité ? Le drame de Labodrie révèle une fois de plus l’impuissance d’un État fragilisé face à des groupes armés mieux équipés, mieux organisés et bénéficiant d’une impunité presque totale.
Chaque nouvel épisode sanglant rappelle à la communauté nationale et internationale l’urgence d’actions concrètes, coordonnées et efficaces pour briser le cycle infernal de violence qui ravage le pays. Mais en attendant, ce sont encore les civils qui paient le prix le plus lourd.


