Port-au-Prince, 21 septembre 2025 –
Dans la dernière liste officielle de la délégation haïtienne envoyée à New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations-Unies, un détail intrigue, amuse et interroge : le chef de délégation se nommerait désormais Franck Anthony Laurent Saint-Cyr. Oui, vous avez bien lu. Pas Laurent Saint-Cyr, le Coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) que tout le monde connaît. Non, un certain Franck Anthony Laurent Saint-Cyr, sorti de nulle part, comme une révélation soudaine tombée du ciel diplomatique.
Cette apparition spectaculaire dans un document officiel laisse plus d’un observateur perplexe. Car jamais, ni dans le Moniteur (journal officiel de la République), ni dans les arrêtés, ni dans les décrets issus du Conseil des ministres, ce mystérieux prénom composé n’avait été mentionné. Le pays découvre donc, avec étonnement, que son Coordonnateur au CPT aurait un nom caché, soigneusement gardé jusqu’ici, tel un trésor d’État.
D’où vient ce Franck Anthony greffé à Laurent Saint-Cyr ? Était-il jusque-là en veille, attendant son heure pour surgir en pleine lumière ? Ou s’agit-il d’une doublure, d’un homonyme, voire d’un jumeau spirituel mandaté pour sauver la face du CPT aux Nations-Unies ?
La question fait sourire, mais elle est sérieuse : entre Laurent Saint-Cyr et Franck Anthony Laurent Saint-Cyr, qui siège réellement au Conseil Présidentiel de Transition ? Le peuple, déjà fatigué des malentendus politiques et des tours de passe-passe administratifs, mérite une réponse claire.
Car si, demain, chaque dirigeant décide d’ajouter ou de retrancher quelques prénoms selon l’occasion, l’État haïtien risque de devenir une immense loterie identitaire où l’on choisit son appellation du jour comme on choisit un costume.
En attendant une explication officielle, on ne peut s’empêcher d’ironiquement saluer cette trouvaille bureaucratique : Haïti n’a peut-être pas encore réglé ses crises politiques, mais elle réussit au moins à innover dans l’art de brouiller les cartes… jusque dans les couloirs des Nations-Unies.
