e Centre hospitalier de Fontaine est considéré comme une oasis et une bouée de sauvetage dans une communauté envahie par des gangs qui ont déclenché des attaques de plus en plus violentes les uns contre les autres.
(Port-au-Prince) Un hôpital du plus grand bidonville de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, a été entièrement évacué mercredi après que de violents affrontements entre gangs ont éclaté à ses portes, a annoncé son directeur à l’AFP.
ose Ulysse, fondateur et directeur du Centre hospitalier de Fontaine, a réfuté des informations selon lesquelles des membres de gangs seraient entrés dans ce centre médical et auraient pris en otage des patients.
« Il n’y a pas eu de prise d’otage. Il y a eu une guerre de gangs, mais la guerre se tient aux alentours de l’hôpital. On a eu des maisons avoisinantes brûlées », a-t-il expliqué dans un entretien téléphonique.
« Tout le personnel de santé s’est mis à couvert (..) et nous avons dû appeler la police pour qu’ils viennent nous aider afin d’évacuer toutes les personnes qui ne pouvaient pas bouger de leur propre chef, parmi lesquelles des femmes qui ont eu une césarienne hier et qui ne pouvaient pas marcher », a-t-il poursuivi.
De nombreux patients ont fui les lieux d’eux-mêmes, a-t-il précisé, et environ « 70 adultes » et une « quarantaine d’enfants », dont plusieurs nouveaux-nés, ont été évacués par la police et des ambulances.
Le petit État caribéen est en proie à la violence des gangs qui contrôlent 80 % de la capitale, le nombre de crimes graves ayant atteint des records, selon la représentante de l’ONU dans le pays.
La Cité Soleil, plus grand bidonville du pays et quartier contrôlé par des gangs, est en proie à des affrontements armés depuis lundi après la mort d’un chef de gang présumé.
Selon un correspondant de l’AFP, des agents de l’unité d’élite de la police nationale d’Haïti sont intervenus mercredi dans le quartier pour permettre l’évacuation de l’hôpital.
« On a pu mettre tout le monde à l’abri », s’est félicité M. Ulysse, qui explique que les patients ont été transférés sur les « hauteurs du bidonville » dans une « structure privée ».