Port-au-Prince, le 4 mars 2024.-
Suite à un week-end de violence extrême dans la capitale haïtienne et ses environs, le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence pour tenter de rétablir l’ordre dans le pays. Des gangs armés ont lancé des attaques contre deux prisons, entraînant l’évasion de milliers de détenus et la mort d’au moins une dizaine de personnes.
Le Premier ministre par intérim, Patrick Michel Boivert, a pris cette décision alors que le Premier ministre Ariel Henry est en voyage à l’étranger. Dans un communiqué officiel, le gouvernement a déclaré que cette mesure d’urgence était nécessaire en raison de la dégradation de la sécurité, notamment à Port-au-Prince, où les gangs armés ont semé le chaos avec des actes criminels de plus en plus violents.
Les attaques perpétrées dans la nuit du 2 mars 2024 contre les deux plus grandes prisons du pays, à Port-au-Prince et à la Croix des Bouquets, ont provoqué la mort et des blessures parmi les forces de l’ordre et le personnel pénitentiaire, ainsi que l’évasion de prisonniers dangereux et la destruction des infrastructures carcérales.
Le gouvernement a souligné que ces actions étaient contraires aux lois et constituaient une menace pour la sécurité nationale. En réponse, un couvre-feu a été instauré dans tout le département de l’Ouest pour une période de soixante-douze heures, renouvelable. Ce couvre-feu sera en vigueur de 18 heures à 5 heures du matin les lundis 4, mardis 5, mercredis 6 et dimanches 3 mars 2024, de 20 heures à 5 heures du matin.
Cependant, certaines professions sont exemptées de cette mesure, notamment les agents de la force publique en service, les pompiers, les ambulanciers, le personnel de santé et les journalistes dûment identifiés.
Les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’utiliser tous les moyens légaux à leur disposition pour faire respecter le couvre-feu et appréhender tous les contrevenants.
Cette décision draconienne vise à rétablir le calme et à reprendre le contrôle de la situation dans un pays déjà confronté à de nombreux défis. Les autorités appellent à la coopération de la population pour mettre fin à cette spirale de violence et restaurer la paix et la stabilité en Haïti