Port-au-Prince, le 7 mars 2024.-
Les espoirs d’un dénouement pacifique à la crise politique en Haïti s’amenuisent alors que les acteurs politiques du pays peinent à trouver un terrain d’entente. Malgré plusieurs jours de discussions, le Chairman de la CARICOM a révélé ce mercredi que les protagonistes n’ont toujours pas réussi à forger un consensus. Le Dr Mohamed Irfaan Ali a exhorté toutes les parties à rechercher un compromis, annonçant la poursuite des réunions avec les acteurs clés dans l’espoir de résoudre la crise qui secoue le pays.
Cependant, une ombre plane sur le Premier ministre haïtien Ariel Henry alors que des allégations selon lesquelles le Département d’État américain lui aurait demandé de démissionner sous certaines conditions refont surface. L’ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda aux USA, Ronald Sanders, a affirmé que le message adressé à Henry comprenait une déclaration préparée pour annoncer sa démission. Cette déclaration aurait été soumise au Premier ministre haïtien pour qu’il lise publiquement. Les appels à la démission d’Ariel Henry se multiplient également au sein de la communauté internationale, avec le PM d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, joignant sa voix à ceux qui réclament le départ du Premier ministre haïtien.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire en Haïti continue de se détériorer, avec des bandits armés perpétrant des actes de violence brutaux. L’incendie du sous-commissariat de Marché Salomon mercredi soir a provoqué la panique parmi les habitants, alimentant le sentiment de désespoir qui sévit déjà dans tout le pays. Les gangs armés étendent leur emprise sur plus de 80% du territoire de la zone métropolitaine, plongeant Haïti dans une crise humanitaire sans précédent.
Face à cette escalade de la violence et à l’impasse politique, des manifestations sont prévues pour ce jeudi 7 mars à Port-au-Prince et dans la zone métropolitaine. Les points de rassemblement, notamment le Champs de Mars, Carrefour Aéroport, Cité Soleil, Bel Air, Delmas, Canapé Vert et Pétion-Ville, seront le théâtre de revendications exigeant la démission d’Ariel Henry. Les partis politiques de l’opposition, déterminés à faire entendre leur voix, se préparent à défiler dans les rues de la capitale, même en l’absence du Premier ministre, bloqué à l’étranger.
Dans ce climat de tension et de désespoir croissants, l’avenir d’Haïti reste incertain. Les appels à l’action rapide et décisive se multiplient alors que le pays lutte pour sortir de l’impasse politique et sécuritaire qui le menace