La lutte pour le pouvoir au sein du Conseil présidentiel plonge Haïti dans une crise politique profonde, tandis que les besoins urgents de la population sont relégués au second plan. Dans cette atmosphère de confusion et d’incertitude, le pays se trouve dans une impasse où les ambitions individuelles prévalent sur le bien-être national.
Cap-Haitien, le 27 mars 2024.-
Le spectacle politique en Haïti prend des allures de tragédie, alors que le Conseil présidentiel se débat dans les méandres de l’impasse. Dans cette lutte acharnée pour le contrôle, l’intérêt suprême du pays est relégué au second plan, éclipsé par les ambitions personnelles et les querelles de pouvoir.
La scène politique haïtienne est un champ de bataille où la présidentielle du Conseil Présidentiel devient le saint Graal convoité par des fils insouciants, prêts à tout pour satisfaire leurs appétits de pouvoir. Au cœur de cette bataille, le droit de vote et le choix du Premier Ministre deviennent les pions d’un jeu de stratégie politique, laissant la nation entière en proie à l’instabilité et à l’incertitude.
Pendant que les membres désignés du Conseil présidentiel se déchirent dans une lutte sans fin pour la présidence, la situation du pays se détériore à vue d’œil. Haïti se trouve au bord du gouffre, confrontée à la famine et à une crise humanitaire alarmante, pendant que les discussions politiques tournent en rond, empêtrées dans des rivalités stériles.
Les récentes démissions au sein du Conseil présidentiel, notamment celle de René Jean Jumeau et Dominique Dupuy, sont le reflet d’un système politique gangrené par l’ambition individuelle et l’absence de vision collective. Tandis que certains quittent le navire, d’autres délaissent les réunions cruciales, laissant le destin de la nation suspendu à un fil.
Pendant ce temps, la population haïtienne souffre en silence, oubliée dans les couloirs du pouvoir. L’insécurité règne en maître, tandis que l’aide humanitaire tarde à arriver, laissant le peuple haïtien livré à lui-même, abandonné par ceux-là même censés le protéger et le servir.
Le retour au pays des ministres de la Justice et des Affaires Étrangères, après un mois d’absence, souligne l’urgence de la situation. Mais même leur présence ne suffit pas à dissiper le climat d’incertitude qui plane sur Haïti. Pendant que le Premier Ministre de facto reste bloqué à l’étranger, incapable de rentrer chez lui, le pays sombre dans le chaos, abandonné par ses propres dirigeants.
Il est grand temps que les acteurs politiques haïtiens mettent de côté leurs intérêts personnels et se concentrent sur l’urgence de la situation. L’avenir d’Haïti ne peut pas être sacrifié sur l’autel de l’ambition politique. Il est temps de prioriser les besoins du peuple haïtien et de travailler ensemble pour sortir le pays de cette impasse politique et humanitaire.