Port-au-Prince, le 1er mai 2024.-
Au cœur de la politique haïtienne, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) se retrouve dans la tourmente suite à une proposition controversée émanant d’un groupe de ses membres. Cette initiative, loin de susciter l’unité tant espérée, a plutôt semé la discorde et a fait éclater au grand jour les divergences au sein de l’instance dirigeante.
Dans un communiqué diffusé hier mardi, le Bureau de Suivi de l’Accord (BSA) de Montana a exprimé son mécontentement face à ce qu’il qualifie de « prétendu consensus » orchestré par un groupe restreint au sein du CPT. La désignation d’Edgard Leblanc Fils comme président du Conseil Présidentiel a été vertement critiquée, tout comme la nomination de Fritz Belizaire au poste de Premier ministre. Ces choix, selon le BSA, contreviennent à l’accord conclu le 3 avril 2024 ainsi qu’au document cadre du CPT, jetant ainsi le doute sur la légitimité et la cohésion de l’instance dirigeante.
Cependant, toutes les voix ne convergent pas dans la même direction. Si certains secteurs ont salué la nomination d’Edgard Leblanc Fils à la tête du Conseil, ils n’en ont pas moins dénoncé le choix du Premier ministre. C’est le cas notamment de la Diaspora haïtienne représentée par le Haitian Diaspora Political Action Committee (HDPAC). Me Emmanuel Roy, porte-parole de cette organisation, a publiquement rétracté la candidature de leur représentant, le Révérend Docteur Rudolph Schneider Laurent, dénonçant le comportement « malicieux » des dirigeants de certains partis politiques.
Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. Le Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Luis Almagro, a souligné l’importance cruciale d’une désignation transparente du Premier ministre et la formation rapide d’un nouveau gouvernement pour assurer la stabilité du pays. Sa position a été renforcée par une publication sur son compte officiel, dans laquelle il a clairement pris ses distances par rapport à la nomination de Fritz Bélizaire.
Face à ces tensions grandissantes, une question persiste : sommes-nous aux prémices d’une crise majeure au sein du Conseil Présidentiel de Transition ? La proposition d’un candidat unique au poste de Premier ministre par un groupe minoritaire menace-t-elle d’exploser les fissures déjà présentes au sein de l’instance dirigeante ?
En outre, une absence remarquée dans ce débat est celle des félicitations des pays amis d’Haïti. Alors que le pays traverse une période tumultueuse de transition politique, le soutien et l’engagement de la communauté internationale sont plus que jamais nécessaires pour garantir la stabilité et la prospérité du peuple haïtien. Où sont donc les manifestations de solidarité et d’appui de la part des nations amies d’Haïti ?
Dans l’attente de réponses concrètes et d’une résolution pacifique de ces tensions, l’avenir politique d’Haïti demeure incertain.