Radio Tropikal, le 14 août 2024.-
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché mercredi son plus haut niveau d’alerte sanitaire au niveau international en réponse à la recrudescence des cas de Mpox sur le continent africain. Cette décision marque une étape cruciale dans la lutte contre la propagation de cette maladie virale qui représente une menace croissante pour la santé publique.
Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé : « Aujourd’hui, le comité d’urgence s’est réuni et m’a fait savoir qu’à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté cet avis. » Il a ajouté que cette situation « devrait tous nous préoccuper », soulignant la gravité de la situation et l’urgence d’une réponse coordonnée à l’échelle mondiale.
Le déclenchement de l’alerte sanitaire internationale est une décision qui n’appartient qu’au chef de l’OMS, sur recommandation d’un comité d’experts spécialement convoqué pour évaluer la situation. Le président de ce comité, Dimie Ogoina, a informé la presse que les 15 membres présents à la réunion avaient unanimement convenu que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale. « De nombreux membres du comité d’urgence sont d’avis que ce qui se passe en Afrique est en fait le sommet de l’iceberg, que le défi est plus grand et qu’en raison des faiblesses du système de santé, nous n’avons pas une vue d’ensemble du fardeau que représente le mpox », a-t-il averti, soulignant la nécessité de renforcer la surveillance et de pallier le manque de vaccins.
Cette alerte sanitaire, la plus élevée que l’OMS puisse déclarer, survient après une précédente déclaration similaire en 2022, lorsque l’épidémie de Mpox, portée par le clade 2b, s’était propagée à travers le monde. La situation actuelle en Afrique, exacerbée par les failles des infrastructures de santé, rappelle les risques d’une propagation incontrôlée et d’une crise sanitaire de grande envergure.
La semaine dernière, l’agence de santé de l’Union africaine avait déjà pris les devants en déclarant une « urgence de santé publique », son plus haut niveau d’alerte, en réponse à l’aggravation de l’épidémie de Mpox sur le continent. Cette déclaration a lancé un appel clair à l’action pour enrayer la progression de la maladie, et l’OMS suit maintenant le mouvement en élevant la crise à un niveau mondial.
Selon Marion Koopmans, professeur à l’université Erasmus de Rotterdam, décréter l’alerte maximale à l’échelle internationale pourrait permettre à l’OMS d’accéder à des fonds dédiés aux interventions d’urgence. « Pour le reste, les mêmes priorités demeurent : investir dans la capacité de diagnostic, la réponse de santé publique, l’aide au traitement et la vaccination. Cela ne sera pas facile », a-t-elle averti. De plus, cette mesure pourrait « attirer l’attention sur le problème du Mpox ailleurs qu’en Afrique », un aspect crucial alors que l’épidémie de 2002 n’a toujours pas été totalement maîtrisée.
Alors que le monde se concentre sur la réponse à cette crise émergente, l’OMS et d’autres organismes de santé internationale insistent sur la nécessité d’une action immédiate et concertée pour contenir la propagation du Mpox et prévenir une nouvelle catastrophe sanitaire mondiale.