La position de la CARICOM dans l’affaire BNC : L’ancien PM Claude Joseph rectifie et contre-attaque

Port-au-Prince, le 28 août 2024.-

L’ancien Premier ministre Claude Joseph, désormais l’un des visages les plus en vue de la Coalition politique EDE-RED-Compromis historique, a réagi avec vigueur aux récentes accusations portées contre Smith Augustin, désigné pour siéger au Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon lui, ces accusations ne sont rien de moins qu’une tentative de coup d’État visant à empêcher l’accession de Smith Augustin à la présidence du CPT, prévue pour le 7 octobre prochain.

Lors d’une entrevue accordée au journal Le Nouvelliste, Claude Joseph a tenu à rectifier certaines informations circulant dans les médias concernant la position de la CARICOM (Communauté Caribéenne) sur cette affaire. « Lors de ma rencontre avec la délégation de la CARICOM, les éminentes personnalités présentes n’avaient en aucun cas suggéré d’écarter les membres du CPT accusés », a-t-il affirmé.

Joseph a également souligné que la CARICOM n’a pas la prérogative de demander le remplacement des membres du CPT. La délégation, selon lui, s’était plutôt montrée préoccupée par l’ambiance au sein du Conseil et cherchait à comprendre la nature des allégations en question. « La CARICOM voulait savoir s’il y a un malaise entre les membres du CPT et les secteurs impliqués, ainsi que notre compréhension des allégations portées contre eux », a-t-il précisé.

Pour Claude Joseph, les accusations de corruption à l’encontre de Smith Augustin sont infondées et relèvent d’une manœuvre politique visant à discréditer son représentant. Il a insisté sur le principe de la présomption d’innocence, rappelant que Smith Augustin n’a été reconnu coupable d’aucun crime. « Lors de ma rencontre avec la délégation de la CARICOM, j’ai aussi exprimé des préoccupations concernant la sécurité de Smith Augustin, particulièrement à l’approche du 7 octobre », a-t-il ajouté.

L’ancien Premier ministre n’a pas hésité à pointer du doigt certains groupes qu’il accuse de tenter de saboter la transition politique en Haïti. Selon lui, « les mêmes secteurs qui ont cherché à empêcher les représentants d’EDE-RED, de Pitit Desalin, et de l’accord du 21 décembre d’avoir un siège au CPT, sont ceux-là mêmes qui veulent aujourd’hui empêcher Smith Augustin de devenir président du CPT ». Ces tentatives, dénonce-t-il, créent une fracture au sein du Conseil présidentiel de transition, exacerbant les tensions politiques.

Enfin, Claude Joseph a fermement rejeté les rumeurs selon lesquelles la CARICOM aurait demandé l’expulsion des trois conseillers-présidents accusés du CPT. Il a qualifié ces assertions de « tractations orchestrées par l’ennemi pour discréditer le CPT et précipiter le pays dans une nouvelle crise ». Pour Joseph, il est clair que ces attaques contre Smith Augustin font partie d’une stratégie plus large visant à déstabiliser la transition en Haïti, au détriment de la paix et de la stabilité du pays.

Cette prise de position marque un tournant important dans l’affaire BNC, alors que le pays s’approche d’une échéance cruciale avec la présidence du CPT. Le rôle de la CARICOM, et les tensions internes au sein du CPT, continuent d’alimenter le débat public, tandis que les acteurs politiques tentent de manœuvrer dans un climat de plus en plus polarisé.

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