Cap-Haïtien le 25 septembre 2024.-
Le Conseiller-Président Fritz Alphonse Jean a décidé de troquer son bureau contre un voyage officiel au Cap-Haïtien. Motif de cette escapade : un incendie qui a réduit en cendres un complexe commercial de la rue 17 B, et qui, selon certaines rumeurs, aurait même tenté de se faire passer pour un spectacle pyrotechnique non autorisé. Armé de son meilleur costume, d’un air sérieux et d’un carnet rempli de promesses, Fritz est arrivé à l’aéroport international du Cap-Haïtien.
À peine le pied posé sur le tarmac, il a convoqué une conférence de presse, un moment tant attendu par les journalistes qui espéraient une dose de drame pour agrémenter leurs colonnes. « Je suis ici pour évaluer les dégâts avec les différentes autorités locales », a-t-il déclaré, comme s’il s’agissait d’une sortie en famille à la plage. Il a aussi évoqué les maisons en bois de la ville, un charme local à préserver… tout en réfléchissant à comment éviter qu’elles ne se transforment en torches humaines.
« Cette architecture coloniale fait la beauté de la ville, mais attention, nous devons la protéger ! » a-t-il affirmé avec un grand sérieux. La beauté, cher Fritz, c’est bien, mais je ne suis pas sûr que les habitants se réjouissent de vivre dans un musée en flammes.
Entre deux déclarations sur l’architecture, le Conseiller-Président s’est également penché sur les véritables enjeux qui torturent le Cap-Haïtien. La gestion des déchets et l’infrastructure routière, voilà des sujets qui le préoccupent. « Nous devons discuter du budget national 2024-2025 », a-t-il précisé, comme si cette discussion allait d’un coup par magie transformer les routes en autoroutes et les ordures en œuvres d’art. Les habitants espèrent surtout que leurs routes ne seront pas utilisées comme des pistes de danse lors des prochaines élections.
L’hôpital universitaire Justinien, un sujet délicat qui mérite attention, a aussi été sur la table. « Une somme dédiée à la modernisation des infrastructures de santé sera allouée », a-t-il promis. On ne peut qu’espérer que ce ne soit pas juste une somme symbolique, comme ces pièces de monnaie que l’on jette dans les fontaines en espérant un vœu.
Dans un moment de sincérité, Fritz a pris le temps d’exprimer ses condoléances à la famille de Kerwing Augustin, l’ancien Coordonnateur régional de l’ONM, assassiné récemment. « C’est inacceptable », a-t-il déclaré, appelant à une meilleure sécurité. Une remarque qui, bien qu’authentique, a fait sourire ceux qui se rappellent que la sécurité dans le Cap-Haïtien a toujours semblé être un vœu pieux.
Les promesses du Conseiller-Président, bien que louables, ont suscité une lueur d’espoir chez les Capois. Cependant, ces espoirs doivent être fondés sur des actions concrètes, et non sur des discours enflammés, surtout dans une ville où les flammes sont déjà trop présentes.
La population capoise reste suspendue aux lèvres de Fritz Alphonse Jean, espérant que cette fois, les promesses se traduiront en actions réelles. Et si jamais vous passez par là, n’oubliez pas d’apporter un seau d’eau… juste au cas où le spectacle pyrotechnique déciderait de revenir.