Port-au-Prince, le 5 octobre 2024.-
Un tournant décisif a été atteint au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), alors qu’une résolution adoptée par une majorité de cinq conseillers sur sept prévoit la nomination de Leslie Voltaire à la présidence du conseil, en remplacement de Smith Augustin. Cette nomination, qui devrait prendre effet le lundi 7 octobre 2024, marque une étape supplémentaire dans le processus de transition politique en Haïti. Cependant, la situation demeure incertaine en raison de la non-publication de cette résolution dans le journal officiel, Le Moniteur.
La résolution, signée par cinq des sept membres du CPT, parmi lesquels ne figurent pas Edgard Leblanc et Smith Augustin, désigne également Fritz Jean comme futur successeur de Voltaire, tandis que Laurent Saint-Cyr, représentant du secteur privé, prendra la place de Louis Gérald Gilles, dernier président désigné du CPT. Ce document, bien que déjà adopté, ne sera pleinement valide qu’après sa publication dans Le Moniteur, un impératif juridique pour tout acte administratif de cette envergure.
Un aspect controversé de cette résolution concerne la décision de maintenir les droits de vote des trois conseillers accusés de malversations par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC). En effet, malgré ces accusations, le CPT a clairement statué que l’ULCC n’a pas compétence de jugement, permettant ainsi aux conseillers visés de continuer à exercer leurs fonctions. Cette décision alimente les débats sur la transparence et l’intégrité des institutions en Haïti.
Smith Augustin, quant à lui, se trouve au cœur de cette polémique, notamment en raison de son implication présumée dans l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Bien qu’il n’ait pas signé la résolution, Augustin continue de défendre son innocence, affirmant que toute la vérité sur cette affaire sera révélée en temps voulu. Il se dit résolu à défendre son honneur et sa place au sein du CPT.
Toutefois, un obstacle juridique persiste. La résolution en question n’a pas encore été scellée avec le sceau de la Présidence, condition indispensable pour sa publication dans Le Moniteur. Si cette formalité n’est pas remplie avant lundi 7 octobre, Smith Augustin sera appelé à siéger à la présidence du CPT, conformément à la résolution de la présidence tournante déjà publiée en mai 2024. Cette incertitude administrative pourrait prolonger la présence d’Augustin à la tête du Conseil, malgré les manœuvres pour le remplacer.
Le Conseil Présidentiel de Transition, chargé de conduire Haïti vers une stabilité politique, se trouve ainsi dans une situation délicate, où les rivalités internes, les questions de légitimité, et les impératifs légaux risquent de compromettre la fluidité de la transition. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de cette institution et pour l’équilibre politique du pays.