Journée mondiale de l’enfance

À Quartier-Morin, des enfants ont marché pour la paix et la stabilité d’Haïti

À l’initiative du Village d’Enfant S.O.S d’Haïti, des centaines d’enfants, vêtus de leur uniforme d’école, ont marché dans les rues de Quartier-Morin ce mercredi 20 novembre 2024 à l’occasion du 35e anniversaire de l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).

La marche était partie du Lycée national Paul Eugène Magloire. Les écoliers, munis de nombreuses pancartes charriant l’ensemble de leurs revendications, ont longé la route nationale numéro 6, puis, ils ont parcouru diverses rues de la commune; ils se sont arrêtés sur la place publique.

Pendant tout le parcours, ils n’ont pas cessé de crier: « La paix pour Haïti, la paix pour Port-au-Prince et la paix pour le monde ».

C’est autour du thème « Diyite pou chak Timoun, an nou kase chèn Vyolans la » (Protection et dignité pour chaque enfant : brisons les chaînes de la violence » que ces enfants du Village d’Enfant SOS ont marché. Ils étaient accompagnés et entourés non seulement par d’autres jeunes du Village mais aussi par de nombreuses personnalités dont la directrice nationale du Village d’Enfant SOS en Haïti Madame Faimy Carmelle Loiseau, le Directeur départemental du Nord de l’Institut de Bien-être social et de recherche (IBESR) Henry Claude ÉLÉAZAR, des responsables de la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) dans la région ainsi que des cadres et hauts cadres de l’UNICEF, de la Croix rouge haïtienne (CRH) et de leurs professeurs.

C’est le temps de rompre le silece

Dans ses propos de circonstance, Madame Faimy Carmelle Loiseau a expliqué que le Village d’Enfant SOS d’Haïti a organisé cette marche dans le cadre d’une campagne fraîchement lancée par l’institution qui a pour titre « FRAPE PYE pou Lapè » (Battez les pieds pour la paix, ndlr).

« Nous lançons la campagne pour dire non à la violence, oui à la paix », a soutenu Mme Loiseau qui se plaint du nombre d’enfants haïtiens ne pouvant plus aller à l’école dans plusieurs régions du pays dont Port-au-Prince à cause de la violence des gangs armés.

Elle a dénoncé le phénomène d’enfants-soldats où des individus mal intentionnés arment les enfants, où ils prennent malheureusement une part active dans les conflits et les actes de terreur.

« C’est insupportable et inadmissible! La place des enfants devrait être dans les salles de classe », s’est-elle révoltée.

La campagne pour la paix  est illimitée

La responsable donne la garantie que la campagne « FRAPE PYE POU LAPÈ » ira jusqu’au bout.

« Nous ne nous arrêtons pas tant que nous n’obtenons pas la paix, tant que les droits de nos enfants ne sont pas respectés, tant que ces progénitures ne peuvent pas s’amuser, étudier, s’instruire, tranquillement », a martelé Madame Loiseau qui a ajouté qu’en plus de la marche, le Village d’Enfant SOS utilisera d’autres moyens pour faire entendre la voix des enfants. « Les enfants participeront à des émissions de radio et de télévision, on réalisera des spots de sensibilisation, nous ferons tout ce qui sera humainement possible pour les cris des enfants arrivent dans les oreilles des décideurs et ceux-là qui compromettent la paix dans le pays », a-t-elle insisté.

Les enfants ne  doivent pas  être exploités

Pour sa part, le directeur de l’IBESR dans le Nord Henry Claude ÉLÉAZAR a été très tranchant à l’égard des bandes criminelles exploitant l’innocence des enfants dans des sales besognes. « Non à la guerre ! Les enfants ne doivent pas être utilisés comme antennes ou informateurs » s’est-il écrié.

M. ÉLÉAZAR a demandé aux caïds des groupes armés de donner une chance aux mineurs afin qu’ils puissent vivre tranquillement, qu’ils puissent continuer d’aller à l’école pour recevoir le pain de l’instruction.

Il a insisté sur le fait que dans les pays en guerre, les enfants continuent de prendre le chemin de l’école ce qui est différent en Haïti », se désole-t-il.

En tout cas, il a exhorté les autres communes et départements du pays à prendre le Nord comme modèle c’est-à-dire à emboîter le pas, à se mobiliser eux aussi pour la paix, la stabilité et la tranquillité dans l’unique but de faire respecter les droits des couches les plus vulnérables particulièrement les enfants.

Tous les acteurs de la chaîne de protection des droits des enfants présents à la marche de ce 20 novembre 2024 dans la commune de Quartier-Morin dans le Nord d’Haïti ont réitéré leur engagement à poursuivre jusqu’au bout la lutte pour la paix et pour le respect des multiples droits des enfants du pays.

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