Port-au-Prince, 11 février 2025.–
L’insécurité continue de frapper aveuglément la population haïtienne. Ce mardi matin, un drame s’est produit au Centre d’Études Diplomatiques et Internationales (CEDI), situé sur l’avenue John Brown, à Bourdon. Un étudiant, Marcena, a été mortellement touché par une balle perdue alors qu’il assistait à un exposé dans la salle 14 de l’établissement.
Selon les premiers témoignages, l’étudiant a été atteint à la tête par un projectile et a rendu l’âme sur place, sous les regards horrifiés de ses camarades et de son professeur. La panique s’est rapidement installée dans l’enceinte du centre, provoquant un mouvement de foule incontrôlé. Étudiants et membres du corps professoral, choqués par la brutalité de l’événement, ont exprimé leur colère et leur peur face à l’insécurité qui gangrène le pays.
Ce drame s’inscrit dans un contexte de violence persistante dans la capitale haïtienne, où les affrontements entre gangs armés et les échanges de tirs fréquents font de plus en plus de victimes innocentes. L’avenue John Brown, axe majeur reliant plusieurs quartiers stratégiques de Port-au-Prince, est régulièrement le théâtre d’incidents violents.
Des étudiants interrogés dénoncent l’incapacité des autorités à garantir leur sécurité, même dans des espaces censés être protégés comme les salles de classe. « Nous ne sommes plus en sécurité nulle part. Étudier dans ce pays devient un acte de résistance, mais jusqu’à quand ? » s’indigne un étudiant du CEDI, encore sous le choc.
Face à ce nouvel assassinat, des voix s’élèvent pour réclamer des mesures urgentes afin de protéger les étudiants et le personnel académique. Le CEDI, tout comme d’autres institutions éducatives du pays, est confronté à un dilemme : continuer à fonctionner sous la menace constante des balles perdues ou suspendre ses activités en attendant une amélioration de la situation sécuritaire.
Les autorités policières, pour leur part, n’ont pas encore réagi officiellement à l’incident. Reste à savoir si ce énième drame servira enfin de déclencheur pour une prise en main effective du problème sécuritaire en Haïti. En attendant, la communauté estudiantine pleure la perte d’un des siens, foudroyé en plein apprentissage par la barbarie ambiante.
