Gressier, le 1er juillet 2024.-
La sécurité nationale haïtienne est une nouvelle fois mise à mal alors que des gangs armés ont repris le contrôle du commissariat de Gressier ce dimanche. L’attaque, survenue en pleine journée, a forcé les agents présents à abandonner les lieux après plusieurs heures d’affrontements.
Une vidéo de propagande diffusée par les assaillants montre leur présence dans le commissariat, lourdement armés et célébrant leur prise de contrôle. Les images révèlent un groupe bien organisé, défiant ouvertement les autorités policières et le gouvernement.
Cette nouvelle prise de contrôle survient un peu plus d’une semaine après l’installation du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Normil Rameau. Jusqu’à présent, aucune opération significative n’a été lancée par sa nouvelle équipe. Les policiers kenyans, récemment arrivés pour patrouiller aux côtés de la PNH dans certaines rues de la capitale, n’ont pas encore participé à des actions contre ces gangs armés.
Les sources locales indiquent que les gangsters ont encerclé le commissariat avant de lancer leur attaque, surprenant les policiers, y compris les membres du SWAT TEAM, présents depuis plus d’un mois après une précédente attaque en mai. Après avoir pris position, les assaillants ont incendié un véhicule dans la cour du commissariat, tout en proférant des menaces contre les policiers et le haut commandement de la PNH.
Les criminels, se proclamant « soldats » du chef de gang « Bougòy », ont déclaré ne pas craindre le Commissaire du Gouvernement de Miragoâne, Me Jean Ernest Muscadin, et ont minimisé l’importance du déploiement des policiers kenyans, pourtant venu pour tenter de restaurer la sécurité en Haïti.
Il est important de rappeler que cette n’est pas la première fois que le commissariat de Gressier tombe aux mains des gangs. Dans la nuit du 10 au 11 mai 2024, une attaque armée avait déjà permis aux bandits de s’emparer de l’institution avant que la PNH ne reprenne le contrôle quelques jours plus tard.
La situation actuelle démontre la fragilité de la sécurité en Haïti et pose des questions urgentes sur les capacités des forces de l’ordre à contenir et à combattre ces gangs armés. Le pays attend avec impatience des actions concrètes de la part des autorités pour rétablir l’ordre et assurer la sécurité de ses citoyens.