L’État haïtien en fuite devant les gangs armés : le Tribunal de Paix de Delmas relocalisé

Port-au-Prince, le 21 août 2024.-

L’insécurité qui règne en Haïti ne cesse de s’intensifier, plongeant la population dans une inquiétude croissante face à l’escalade de la violence des gangs armés. Ces derniers mois, plusieurs institutions publiques ont dû être évacuées, incapables de résister à la pression croissante exercée par ces groupes criminels. Après le Palais National, la Primature, et le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, c’est maintenant le Tribunal de Paix de Delmas qui a été contraint de fuir devant cette menace omniprésente.

Vandalisé lors de la dernière montée en puissance des gangs au mois de mars dernier, le Tribunal de Paix de Delmas est devenu une nouvelle victime du climat d’insécurité. Incapable de garantir la sécurité de ses employés et de ses infrastructures, l’État haïtien a finalement décidé de relocaliser le tribunal. Désormais, les activités judiciaires se dérouleront dans l’espace de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) à Delmas 33, un déménagement qui illustre tragiquement le recul de l’autorité étatique face à la violence.

Cette relocalisation ne fait que souligner la situation alarmante dans laquelle se trouve l’État haïtien, semblant être en constante fuite devant l’insécurité. Alors que les institutions publiques sont contraintes de se retirer, la population se retrouve de plus en plus vulnérable, exposée sans défense aux exactions des gangs armés qui terrorisent les quartiers.

Face à cette situation critique, une question brûle les lèvres de chaque citoyen haïtien : où est le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) ? Le silence des autorités face à cette dégradation constante de la sécurité laisse un vide béant, accentuant le sentiment d’abandon ressenti par la population.

Les Haïtiens, déjà accablés par la crise économique et sociale, doivent désormais faire face à une violence incontrôlable qui pousse l’État lui-même à reculer. Cette incapacité à protéger non seulement les citoyens mais aussi ses propres institutions révèle une fragilité extrême du pouvoir en place. Le pays se retrouve ainsi dans une impasse, où la perte de contrôle du territoire par les forces de l’ordre laisse présager des jours sombres pour la nation.

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