Conseil des Ministres en Ébullition : Edgard Leblanc Fils Humilié à l’ONU, Des Têtes Vont Rouler !
Port-au-Prince, le 1er octobre 2024.-
Les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ne décolèrent pas. C’est une véritable scène de théâtre qui s’est déroulée lors du Conseil des ministres de lundi. Objet du scandale : la 79e Assemblée générale de l’ONU. Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle pièce de Molière, mais bien d’un vrai feuilleton politico-diplomatique haïtien, avec Edgard Leblanc Fils dans le rôle principal… ou plutôt dans le rôle de l’invité indésirable.
Le spectacle débute avec un coup de théâtre. Edgard Leblanc Fils, président du CPT, se préparait à briller sous les feux des projecteurs à New York. Hélas, son costume est resté au placard, tout comme les rencontres bilatérales qu’il espérait tant. Aucune réponse, aucun rendez-vous. Pendant ce temps, le Premier ministre Garry Conille, tel un comédien surprise, reçoit des demandes de rencontres de la part des leaders mondiaux… sans même les avoir sollicitées. La diplomatie haïtienne a visiblement son propre script, et certains ne l’ont pas reçu à temps.
Lundi, à Port-au-Prince, l’exécutif adoptait tranquillement le budget 2024-2025, reportait l’entrée en vigueur du code fiscal et prolongeait l’état d’urgence sécuritaire. Mais l’air était lourd, très lourd. Les membres du CPT, bouillants, ont profité de cette occasion pour passer à l’attaque : « Mais où est passé notre président ? » ont-ils lancé à la ministre des Affaires étrangères, dans une ambiance digne d’un tribunal. Selon eux, elle aurait fait tout son possible pour saboter la participation d’Edgard Leblanc Fils à l’Assemblée générale, le Premier ministre ayant, semble-t-il, été priorisé.
Le Conseil des ministres s’est transformé en tribunal. Les membres du CPT ont exigé que les ambassadeurs haïtiens accrédités à l’ONU et à Washington soient rappelés au pays pour une petite séance explicative. Ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à un rappel des troupes diplomatiques, mais, comme le dirait notre très diplomate Leslie Voltaire depuis New York : « Des têtes vont tomber. »
Voltaire, qui, en bon spectateur, a eu droit à sa propre « humiliation diplomatique », ne mâche pas ses mots. On imagine déjà les têtes des diplomates trembler à l’idée de se justifier devant le CPT. Le couperet est prévu pour le 2 octobre, jour de la convocation des concernés. Espérons qu’ils auront préparé un bon discours de défense. Et si ce n’est pas le cas, un aller simple vers les oubliettes pourrait être en préparation.
Comme dans toute bonne pièce, il y a un dénouement. Edgard Leblanc Fils, notre héros contrarié, voit son mandat se terminer le 7 octobre. Le sort en est jeté, il passera la main à Smith Augustin, qui, lui, devra jouer son propre acte dans ce théâtre politique pour les cinq mois à venir. D’ici là, espérons que la ministre des Affaires étrangères ait appris à jongler entre les différentes casquettes diplomatiques, et que notre prochain représentant à l’ONU reçoive un peu plus d’attention.
Reste à savoir si Smith Augustin saura éviter les chausse-trappes diplomatiques laissées par ses prédécesseurs. Mais une chose est sûre : le spectacle n’est pas encore terminé. Rendez-vous au prochain épisode, chers lecteurs, car en Haïti, la politique, c’est du grand théâtre, et les rôles principaux changent aussi vite que les rebondissements !