Edgard Leblanc Fils, président sortant du CPT, s’adresse à la nation et critique la résolution modifiant la présidence tournante

Edgard Leblanc Fils, président sortant du CPT, s’adresse à la nation et critique la résolution modifiant la présidence tournante

Port-au-Prince, le 7 octobre 2024.-

Dans un climat politique tendu, marqué par une insécurité galopante, une pauvreté accrue et une lutte ouverte entre les deux branches de l’exécutif, un nouveau chapitre s’ouvre dans la transition haïtienne : la course à la présidence du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Alors que le mandat d’Edgard Leblanc Fils touche à sa fin, une nouvelle résolution adoptée vendredi dernier par la majorité des membres du CPT vient modifier le principe de présidence tournante, ajoutant un élément de plus à la tourmente actuelle.

Dans une allocution préenregistrée diffusée tard dans la nuit du 6 octobre sur la Télévision Nationale d’Haïti (TNH) et les réseaux sociaux, Edgard Leblanc Fils, le président sortant du CPT, a partagé ses réflexions. Il n’a pas mâché ses mots en critiquant vivement la direction prise par l’institution. Selon lui, la résolution adoptée après la publication du rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) met en danger l’équilibre fragile du pays et risque d’entraîner une prolongation de la période de transition.

« Le CPT a pris la mauvaise voie », a-t-il déclaré, pointant du doigt les manœuvres politiques récentes, qu’il considère comme étant à l’encontre des intérêts du peuple haïtien. Pour Edgard Leblanc, cette nouvelle direction ne fait qu’ajouter à l’incertitude déjà palpable dans la population. Il a mis en garde contre une instabilité prolongée et un chaos institutionnel si la résolution venait à être mise en œuvre.

Cependant, pour certains observateurs politiques, cette sortie publique reflète surtout une manœuvre de dernière minute de Leblanc pour conserver son emprise sur le pouvoir. Accusé de souffrir du « syndrome du pouvoir », le président sortant serait en proie à un désir de prolonger son mandat au sein du CPT, face à l’impossibilité de rétablir son autorité. « Voyant que ses ambitions de rester à la tête du Conseil échouent, il tente désormais de saboter l’institution », affirment certains analystes.

Les avis restent toutefois partagés au sein de la population. Alors que certains voient dans ce discours une alerte sur la mauvaise direction prise par le pays, d’autres estiment que les paroles d’Edgard Leblanc manquent de fond et sont une tentative désespérée de se maintenir au pouvoir.

Malgré ses réticences et ses critiques publiques, les préparatifs pour la passation de pouvoir sont déjà en cours. Leslie Voltaire, successeur désigné, est prêt à assumer la présidence du CPT lors d’une cérémonie officielle prévue ce lundi 7 octobre à la Villa d’Accueil. Ce passage de flambeau est vu par beaucoup comme une étape importante pour le futur immédiat du pays, bien que les défis qui attendent Voltaire soient immenses.

Le spectre de l’instabilité continue de planer sur Haïti, alors que les tensions politiques restent à leur comble.

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