Port-au-Prince, le 12 novembre 2024.-
La capitale haïtienne a traversé une nouvelle vague de violence ces dimanche 10 et lundi 11 novembre 2024, marquée par des attaques sanglantes et une perturbation sans précédent du trafic aérien. Dans le quartier de Solino, une jeune fille a tragiquement perdu la vie, tuée d’une balle à la tête lors d’une attaque perpétrée par la coalition de gangs armés Viv Ansanm. Plusieurs autres personnes ont été blessées, dont une personne âgée transférée d’urgence à l’hôpital.
Ces événements s’inscrivent dans une escalade de violences observée après la décision récente du Conseil présidentiel de transition (CPT) de remplacer le Premier ministre sortant, Garry Conille. Au cours de la nuit de dimanche à lundi, des tirs nourris ont résonné dans divers quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, alimentant un climat de peur et d’insécurité.
Un incident majeur a également marqué la journée du lundi 11 novembre 2024 : une attaque par balles a visé un avion de la compagnie Spirit Airlines en provenance de Fort Lauderdale, alors qu’il tentait d’atterrir à l’aéroport international Toussaint Louverture. L’attaque a blessé un membre d’équipage et contraint l’appareil à se dérouter vers Santiago, en République Dominicaine, où il a pu atterrir en toute sécurité. « Aucun passager n’a été blessé, mais une hôtesse de l’air a été légèrement touchée », a déclaré un porte-parole de Spirit Airlines au Miami Herald.
Face à ces attaques, Spirit Airlines a suspendu temporairement ses vols vers Port-au-Prince et le Cap-Haïtien, le temps d’une évaluation de sécurité. De leur côté, les autorités aéroportuaires haïtiennes ont interrompu tous les vols commerciaux depuis l’aéroport international Toussaint Louverture pour la journée du lundi.
Des observateurs avancent que ces événements pourraient être liés à des tensions autour de la destitution de Garry Conille. Certains spéculent sur des liens supposés entre l’ex-Premier ministre et des groupes armés qui, mécontents de ce changement, auraient choisi la violence pour exprimer leur frustration face à l’éviction de leur allié présumé de la Primature.
Alors que le pays peine à sortir d’une crise sociopolitique profonde, ces violences posent de lourds défis sécuritaires aux autorités de transition, qui semblent en difficulté pour rétablir l’ordre dans la capitale et rassurer la population.