Fort-Liberté, le 2 décembre 2024.-
Le parti politique les Engagés pour le Développement (EDE) traverse une crise interne majeure. Neuf membres du comité directeur départemental (CDD) pour le Nord-Est, dont le secrétaire départemental Me Mathieu Junior Kercivil, ont annoncé leur démission en bloc, invoquant des « incohérences graves » au sein de cette structure politique.
Dans une correspondance adressée au bureau politique national, les démissionnaires ont également renoncé à leur statut de membres du parti. Ils dénoncent un leadership autoritaire où le point de vue d’une seule personne prédomine. « Si vous avez une idée contraire à celle du chef, vous êtes relégué au second rang et traité de tous les noms », ont-ils affirmé dans leur lettre, exprimant leur profond désaccord avec la gouvernance actuelle.
Une liste de démissions qui s’allonge.
Outre Me Mathieu Junior Kercivil, d’autres figures importantes du CDD ont quitté leurs fonctions, notamment Me Rodney Riviere, Me Mercier Jean Lamour, Daphnée Duvelie Meme, Délinx Joseph, Rodney Pierre, Faber Auguste et Herne Jean Destin.
Ces départs s’inscrivent dans une série de démissions qui secouent le parti depuis quelques mois. Le 30 août dernier, Sterline Civil, une autre figure influente, avait également quitté le navire, critiquant ouvertement la centralisation des décisions et l’absence de débat démocratique au sein d’EDE.
Selon des sources proches du dossier, cette vague de départs pourrait s’étendre à d’autres départements. Des membres d’autres comités régionaux envisageraient également de claquer la porte, motivés par des griefs similaires.
Ce mouvement de désaffection met en lumière les tensions internes d’un parti qui, autrefois porteur d’espoir pour une alternative politique, semble aujourd’hui en proie à des divisions profondes. Alors que la gouvernance centralisée et les « incohérences graves » sont pointées du doigt, EDE fait face à un défi existentiel : celui de réconcilier les divergences internes ou de risquer une implosion totale.
Les responsables nationaux du parti n’ont pas encore réagi officiellement à ces démissions en cascade. Cependant, l’avenir d’EDE pourrait bien dépendre de la capacité de ses dirigeants à restaurer un climat de confiance et à instaurer une véritable culture de dialogue.
Affaire à suivre.