Port-au-Prince, 28 août 2025 — Dix ans après avoir déjà occupé le même fauteuil, Me Mozart Clérisson, actuel secrétaire d’État à l’Alphabétisation, a rencontré ce mercredi les cadres de son institution. Un retour qui se veut porteur d’un « nouveau souffle » pour un sous-secteur trop souvent relégué au rang de parent pauvre de l’éducation nationale.
Au cœur de ses annonces : la réouverture, dès octobre prochain, des centres d’alphabétisation à travers le pays. L’objectif affiché est clair : redonner une chance aux milliers de citoyens encore privés du droit fondamental de lire et d’écrire.
Conscient de la fragilité institutionnelle de ce secteur, Me Mozart a promis de plaider pour une meilleure reconnaissance et un financement plus conséquent, à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre. « Je ferai de mon mieux pour discuter avec mon ministre de tutelle pour un budget plus approprié à ce sous-secteur, qui devrait être un pilier de base de l’éducation dans le pays », a-t-il affirmé.
Dans un élan presque philosophique, il a résumé sa vision en ces termes : « Offrir l’accès au pain de l’instruction constitue un acte de foi dans l’édifice du développement national. » Pour lui, un citoyen sachant lire et écrire n’est pas seulement un individu autonome, mais aussi un acteur capable de contribuer activement au progrès collectif.
Cependant, si les intentions affichées marquent une volonté de rupture avec l’inertie des dernières années, la question demeure : cette nouvelle promesse survivra-t-elle à l’épreuve des contraintes budgétaires et du manque chronique de continuité dans les politiques publiques haïtiennes ? L’histoire récente du pays rappelle que de nombreuses initiatives d’alphabétisation se sont essoufflées faute de suivi.
Le défi pour Me Mozart sera donc de transformer les paroles en actes durables, dans un État où l’accès à l’éducation de base reste un luxe pour trop d’Haïtiens.
