Radio Tropikal, le 1er avril 2024.-
Par Donald Métellus
La situation actuelle en Haïti est profondément alarmante et tragique, plongeant le pays dans un état de chaos et d’incertitude sans précédent. L’image d’une nation piégée entre l’enclume et le marteau reflète de manière poignante la réalité de la vie quotidienne pour les Haïtiens, confrontés à un vide de leadership politique, à une montée incontrôlable de la violence des gangs armés et à une impasse institutionnelle dévastatrice.
Le tableau politique est désespérément sombre. Dépourvu de président, de Premier ministre et de parlement fonctionnels, le gouvernement haïtien est pratiquement inexistant, laissant le pays dans un état de gouvernance paralysée. Les tentatives de mise en place d’un conseil présidentiel pour guider le pays hors de cette crise se heurtent à des obstacles insurmontables, laissant la population sans voix ni espoir de changement.
Pendant ce temps, les gangs armés sèment la terreur dans les rues, terrorisant la population et sapant toute tentative de normalisation. Ces groupes criminels incontrôlés exercent un contrôle de facto sur de vastes étendues du territoire, imposant leur volonté par la violence et l’intimidation, et laissant les citoyens ordinaires pris au piège dans un cycle incessant de peur et d’incertitude.
Le pouvoir judiciaire, bien que présent, peine à faire respecter l’ordre et la loi dans un environnement où la violence règne en maître. Les services judiciaires sont sous-utilisés, incapables de répondre efficacement aux besoins de la population confrontée à des défis croissants en matière de sécurité et de justice.
Malheureusement, les efforts de la communauté internationale pour résoudre la crise en Haïti semblent jusqu’à présent vains. Les tentatives de médiation et d’assistance extérieure ont été entravées par la complexité et la profondeur des problèmes internes du pays, ainsi que par une méfiance persistante à l’égard des interventions étrangères.
Dans ce contexte désespéré, la durée de vie d’un Haïtien semble être réduite à une existence fragile et incertaine, où chaque jour apporte son lot de dangers et de défis. La souffrance du peuple haïtien est palpable, et il est impératif que la communauté internationale intensifie ses efforts pour trouver des solutions durables à cette crise humanitaire en évolution constante.
La situation actuelle en Haïti est un tableau sombre marqué par l’enclume de la crise politique et le marteau de l’incapacité des institutions à répondre aux besoins du peuple. Le Haut Conseil de Transition, créé dans le cadre de l’accord du 21 décembre, se révèle être une structure de la honte, une marionnette dépourvue de toute utilité concrète.
Malgré son existence, le Haut Conseil de Transition n’a pas pu fournir le moindre bilan de ses actions. Son rôle semble être purement symbolique, sans réelle influence sur les événements politiques en cours. Alors que le pays fait face à un changement de dynamique politique avec la démission annoncée d’Ariel Henry, le Haut Conseil de Transition est étrangement absent des débats sur l’avenir du pays.
Il n’a même pas été convié à désigner son représentant au Conseil présidentiel annoncé. Cette exclusion souligne le mépris dans lequel cette structure est tenue, tant au niveau national qu’international. La direction du Haut Conseil de Transition, dirigée par Mirlange Manigat, semble être le grand oublié de la scène politique, notamment au sein de la Caricom.
Cette situation soulève des questions sur la légitimité et l’efficacité du gouvernement actuel. Pour certains observateurs, le Conseil Présidentiel élargi semble être une extension du Haut Conseil de Transition, ce qui remet en question la capacité de ce gouvernement à apporter des solutions concrètes aux problèmes du pays.
La crise en Haïti ne semble pas connaître de fin. Chaque tentative de résolution est suivie d’une nouvelle crise, plongeant davantage le pays dans l’instabilité et la détresse. La question qui se pose est : jusqu’à quand le rétablissement des institutions démocratiques ? Jusqu’à quand un président élu, un parlement fonctionnel et un pouvoir judiciaire solide ?
Pendant ce temps, la population haïtienne continue de souffrir. Les fêtes de Pâques ont été marquées par la misère, avec de nombreux Haïtiens incapables de se procurer ne serait-ce qu’un repas chaud. Face à cette situation désespérée, certains se tournent vers la foi, priant pour un miracle qui viendrait sauver le pays.
Cependant, la solution aux problèmes d’Haïti ne viendra pas d’un sauveur extérieur. Elle réside dans une action concertée de la part des citoyens conscients de leur pouvoir de changement. Haïti mérite mieux que des dirigeants avides de pouvoir et des institutions défaillantes. Haïti mérite mieux que ce cauchemar perpétuel. Il est temps que les dirigeants nationaux et internationaux se rassemblent avec détermination et compassion pour apporter un changement réel et positif à un pays qui a trop longtemps souffert. La stabilité politique, la sécurité publique et le respect de l’état de droit doivent être restaurés pour permettre à Haïti de se reconstruire et de prospérer à nouveau. Il est temps que ceux qui se soucient de l’avenir du pays se rassemblent pour construire une Haïti prospère et digne, où il fait bon vivre pour tous ses citoyens.
Donald Métellus