Cap-Haitien, le 20 avril 2024.-
Le jeudi 18 avril 2024, l’aéroport international du Cap-Haïtien a été le théâtre d’une scène troublante alors que 52 Haïtiens, considérés comme étant en situation irrégulière aux États-Unis, ont été rapatriés vers leur pays d’origine. Cette décision, prise par les autorités américaines, a suscité une vive réaction parmi les observateurs et la population haïtienne, remettant en question la politique migratoire et les relations internationales entre les deux nations.
À leur arrivée dans la deuxième ville du pays, ces 52 réfugiés haïtiens, composés de 40 hommes et 12 femmes, ont été accueillis par les agents de la branche Nord de l’Office National de la Migration (ONM). Si les autorités haïtiennes ont tenté de présenter cette opération comme une forme d’accompagnement, la réalité sur le terrain laisse transparaître un sentiment de désillusion et de désespoir parmi les rapatriés.
Kerwing Augustin, coordinateur de l’ONM, a affirmé que des mesures étaient prises pour assister ces personnes dans leur retour vers leurs régions d’origine, accompagnées d’une enveloppe. Cependant, les déportés eux-mêmes ont exprimé ouvertement leur déception face à cette initiative, soulignant le timing inopportun alors qu’Haïti fait face à une crise multidimensionnelle sans précédent.
L’insécurité, les problèmes socio-économiques et politiques qui sévissent dans le pays ont été évoqués par les rapatriés pour justifier leur fuite à l’étranger. Cette vague de déportations intervient à un moment où la situation en Haïti est plus que jamais préoccupante, poussant nombre de ses ressortissants à chercher refuge ailleurs.
Dans un élan unanime, ces rapatriés expriment leur volonté de quitter à nouveau Haïti dès que l’opportunité se présentera, afin de ne pas être confrontés à nouveau à la dure réalité de la vie dans leur pays natal. Cette vague de déportations soulève également des questions sur l’engagement des États-Unis envers Haïti, alors même que le pays fait face à des défis majeurs.
De nombreux observateurs critiquent ouvertement le comportement des États-Unis, qui se présentent comme des alliés d’Haïti tout en refoulant ses ressortissants vers un pays en proie au chaos et à l’instabilité. Cette contradiction apparente soulève des interrogations sur la véritable nature des relations entre les deux nations et met en lumière les failles de la politique migratoire internationale.
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