Nord’Est, le 10 juin 2024.-
La Plateforme Organisationnelle du Nord et du Nord’Est (PONNE) a récemment exprimé son indignation face aux actes de violence qui ont coûté la vie à plusieurs policiers de l’Unité Tactique d’Intervention de la Gendarmerie (UTAG) à Delmas 18. Dans un communiqué poignant, PONNE condamne fermement ces actes de banditisme et partage sa profonde sympathie avec les familles et amis des policiers assassinés.
PONNE pointe du doigt la gestion de la Police Nationale d’Haïti (PNH) sous la direction de Frantz Elbé, affirmant que depuis sa nomination, la vie et la dignité des policiers semblent avoir été négligées. L’organisation accuse Elbé de se concentrer davantage sur des transactions financières douteuses plutôt que sur la sécurité de la population, un mandat pourtant inscrit dans la loi-cadre de la PNH.
Les membres de PONNE dénoncent une série d’atrocités où des policiers ont été tués de manière brutale, souvent dans l’indifférence totale des autorités. Ils citent le département de l’Artibonite, particulièrement à Lyankou, où des bandits ont massacré des policiers, laissant leurs corps à la merci des animaux sauvages. L’attaque récente du 9 juin à Delmas 18, où trois policiers ont été brûlés et leurs armes récupérées par des gangs, est également mentionnée. Malgré la gravité de ces événements, le commandement de la PNH n’a émis aucune déclaration, donnant l’impression que ces policiers ne valaient pas plus que des animaux abandonnés.
Face à cette situation alarmante, PONNE appelle le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Premier Ministre Garry Conille à agir rapidement et sans condition pour destituer et arrêter Frantz Elbé. Ils se basent sur l’article 52.1 de la constitution modifiée de 1987, qui stipule que l’autorité incapable d’assurer la sécurité doit être tenue responsable au même titre que les criminels.
Selon PONNE, l’inaction des autorités a permis aux gangs de se renforcer, allant jusqu’à publier des vidéos montrant leur domination sur les forces de l’ordre. L’organisation insiste sur le fait que les preuves de l’échec de Frantz Elbé sont visibles et bien connues de tous. Ils soutiennent que la destitution et l’arrestation de ce dernier sont essentielles pour rendre justice à la population haïtienne et aux policiers victimes.
Ex-Député Jovenel Louis, coordonnateur de PONNE, et Tanis Nelsonne, politologue et secrétaire général, se sont prononcés fermement sur la nécessité de cette action. Ils estiment que le CPT et le Premier Ministre Garry Conille doivent prendre des mesures immédiates pour mettre fin à ce climat d’insécurité et rétablir l’ordre et la justice en Haïti.
PONNE appelle à une prise de responsabilité urgente des autorités haïtiennes pour stopper la violence et protéger les forces de l’ordre et les citoyens. Leur message est clair : l’impunité ne peut plus être tolérée, et des actions concrètes doivent être entreprises pour sécuriser le pays.