Port-au-Prince, jeudi 13 mars 2025.–
La Radio Télévision Caraïbes (RTVC), doyenne de la radiodiffusion en Haïti, a été la cible d’une attaque incendiaire tôt ce matin. Des individus lourdement armés ont mis le feu aux anciens locaux de la station situés à la rue Chavannes, dans le quartier de Bas Peu de Chose, semant la panique dans la zone.
Ce nouvel acte de violence survient alors que l’insécurité continue de paralyser la capitale haïtienne. La RTVC, fondée il y a 76 ans, avait déjà abandonné son siège central de la rue Chavannes en raison de la menace croissante que font peser les gangs sur les institutions et les entreprises. L’équipe de la station s’était relocalisée dans un autre espace à Pétion-Ville pour assurer la poursuite de ses opérations.
L’incendie a ravagé les infrastructures abandonnées du média, réduisant en cendres ce qui restait de l’un des bastions historiques de la presse haïtienne. Des témoins affirment que les assaillants ont tiré en l’air avant de mettre le feu aux bâtiments, provoquant un mouvement de panique parmi les riverains.
Ce nouvel acte criminel illustre la montée en puissance des groupes armés qui contrôlent une large partie de la capitale. Bas Peu de Chose, comme de nombreux autres quartiers de Port-au-Prince, est devenu un territoire où l’État peine à rétablir son autorité face à des bandes armées toujours plus audacieuses.
Dans un contexte où la liberté de la presse est déjà menacée, cette attaque contre la RTVC est perçue comme un coup dur pour le paysage médiatique haïtien. Des voix s’élèvent pour dénoncer une situation intenable et réclamer des mesures urgentes pour protéger les journalistes et les institutions de presse du pays.
Les autorités n’ont pas encore réagi officiellement à cet incident. Reste à savoir quelles mesures seront prises pour rétablir la sécurité et garantir la protection des médias dans un climat de plus en plus hostile.
Fondée en 1949, la Radio Télévision Caraïbes est l’un des piliers de l’information en Haïti. Elle a traversé plusieurs décennies de crises politiques et sociales, s’imposant comme une référence dans le paysage médiatique national. Son déplacement vers Pétion-Ville en raison de l’insécurité avait déjà marqué une étape difficile dans son histoire. L’incendie de ses anciens locaux vient aujourd’hui rappeler la précarité de la situation sécuritaire du pays et l’urgence d’une réponse appropriée des autorités.
Alors que l’avenir demeure incertain, cet événement suscite l’émoi dans le milieu journalistique et parmi les citoyens attachés à la liberté d’informer.
